Arachnéa
Séparé de sa famille par une tempête, Thorgal aborde la côte d’une île paradisiaque perdue dans les brumes. Avec sa fille, Louve, qu’il connaît si peu ! Mais lorsque Louve disparaît dans les profondeurs de l’île, Thorgal découvre que ce lieu perdu est rongé par un mal antique…
Thorgal repart, avec sa famille cette fois. Enfin, juste le temps qu’une petite tempête l’éloigne des siens.
Le personnage de Louve est mis en avant dans cet album, et, à travers elle, l’innocence de l’enfance. Autre thème, moteur de l’histoire, l’amour à travers le temps. C’était déjà, en 1989, un élément fort et tragique du 15ème album, « Le maître des montagnes ». Ici, cet amour tue et maudit un peuple tout entier. Et l’éternité accordée par les dieux à Dracon et Arachnéa est elle aussi une malédiction. Une malédiction millénaire…
Ainsi, en apaisant Arachnéa, Louve et Thorgal libèrent aussi un peuple et son roi — pour qui la mort est une délivrance, on s’en doute !
Parlons des dieux justement. Si on voulait replacer l’histoire de Thorgal dans notre Histoire, elle prendrait certainement place entre l’Antiquité et le Moyen-Age de l’Europe, entre 500 et 1000 après J-C (l’Empire Romain présenté dans « Le barbare » est vraisemblablement celui d’Orient). Une période donc où le monothéisme s’impose un peu partout. Le voyage de Thorgal le mène jusqu’à la Méditerranée, dans une île qui a conservé ses croyances antiques — dieux grecs — grâce à un long isolement. Les croyances scandinaves, grecques et romaines de l’Antiquité ont beaucoup de points communs : les dieux sont nombreux, peu intéressés par les affaires humaines et… susceptibles. Alors les entités qui ont punis Dracon sont-elles celles qui poursuivent le pauvre Thorgal ?
La Norvège se convertira au christianisme aux alentours de l’an 1000.
A noter qu’une autre série développe de façon magistrale le thème du monde perdu. Il ne s’agit pas de dinosaures, mais du microcosme médiéval superbement mis en scène par Makyo et Vicomte dans leur « Balade au bout du monde » (chez Glénat).