Kah-Aniel
Au coeur des chaudes contrées orientales, Thorgal et Aniel parviennent au bout de leur voyage. A la recherche de son fils, le Viking devra affronter les mages rouges et la terrible malédiction de leur maître, Kahaniel de Valnor.
Voici un petit détour exclusif par l’atelier du dessinateur Grzegorz Rosinski.
Pour commencer, voici deux cases en trois versions : l’esquisse issue du carnet de l’auteur, les cases peintes, les cases de l’album avec les bulles (déplacez la souris ou le doigt de gauche à droite).
On retrouve ici le jeune Aniel et ses nouveaux mentors, se préparant à quitter leur bateau pour poursuivre leur voyage vers les origines de la magie rouge. On voit que le dessinateur a modifié l’angle de vue de la première case, et considérablement changé son approche pour la seconde. Alors qu’Aniel semblait actif et impliqué dans l’esquisse, il est finalement passif et lointain dans le dessin final, comme perdu dans la foule des conspirateurs, qui le cachent aux yeux du monde.
On voit aussi que l’ajout des bulles fait disparaître des zones peintes avec autant de soin que le reste de l’image.
Nous continuons notre visite de l’atelier avec la photographie d’une planche de l’album. Le dessinateur-peintre travaille généralement sur deux planches en même temps, les deux planches qui seront en vis-à-vis dans l’album. Afin de leur donner une atmosphère commune, une cohérence visuelle.
Après avoir délimité les cases, tracé les grandes lignes du dessin, mis en place les ambiances colorées, Rosinski découpe les cases et les peint simultanément sur son bureau. Il les colle ensuite sur une feuille cartonnée, que l’on voit ici.
Sans les bulles, l’observation de cette planche laisse une place agréable à l’interprétation.
Pas de bulles pour l’instant sur cette planche, des bulles adhésives provisoires seront placées pour tester leur position, puis la planche sera scannée pour être mise en forme et lettrée sur ordinateur.
Suite de la visite avec ces cases interactives qui vous proposent à nouveau d’entrer un peu dans l’intimité du dessinateur, de suivre une partie du processus créatif qui prélude à la réalisation d’un album de Thorgal.
En déplaçant la souris ou le doigt sur cette case, vous verrez l’esquisse réalisée par l’auteur sur son carnet, travail préparatoire réalisé à la lecture du scénario de Yves Sente.
Cette fois-ci, il s’agit d’une planche entière (déplacez la souris ou le doigt de gauche à droite).
On voit que, globalement, Rosinski dévie peu de son idée première. Les postures des personnages et l’occupation de la case sont déjà définies. Le dessinateur est bien aidé en cela par le scénario de Yves Sente, qui détaille soigneusement les scènes ou décrit l’ambiance régnant dans les cases.
La case définitive s’inspire fortement de la première vision de l’auteur, avec des ajustements sur les cadrages ou la lisibilité. Par exemple, dans la septième case ci-dessus (en bas à gauche), le soldat placé au milieu de l’esquisse a été décalé à droite de l’image pour laisser la vedette aux personnages principaux, le sultan et la confidente. Juste avant, dans la sixième case, la « caméra » a pris de la hauteur pour laisser aux chevaux des chasseurs d’esclaves la place nécessaire à leur mouvement.
Plus rarement, le dessinateur modifie quelques aspects du scénario. On le voit ici dans la quatrième case. Le Grand Wasîr, caché derrière une colonne du palais dans l’esquisse, a disparu du dessin final. Peut-être pour renforcer l’impression de discrétion laissée par la fuite de Shazade.
Pour finir notre visite, voici quatre étapes de la réalisation de la magnifique couverture de « Kah-Aniel ». En faisant glisser la souris ou le doigt sur la toile, vous pourrez apprécier les différentes étapes de sa création. Il y a également, en arrière-plan, la couverture alternative de l’édition spéciale.