Le bateau-sabre
Engagé à bord d’un bateau en partance pour le Moyen-Orient, Thorgal se lance dans une nouvelle odyssée, qui commence par la remontée tumultueuse d’un fleuve pris par les glaces.
Rosinski, dans le blanc
Avec un héros scandinave, Rosinski a bien sûr eu de multiples occasions de travailler avec la neige, avec les grandes étendues blanches. Parmi les albums « blancs », on pense à « L’île des mers gelées », « Le maître des montagnes », « La marque des bannis »…
Mais faire du blanc n’est pas si simple, même en s’appuyant sur la couleur d’origine de la feuille. Contrairement aux albums cités, le dessinateur ne peut pas modeler sa neige comme il le faisait fort bien quand il travaillait à la plume et à l’encre.
Le blanc de Rosinski est travaillé, teinté d’ombre et de lumière. Il y a de la profondeur, de l’épaisseur dans son dessin. Pour marquer sa différence avec son environnement, le flocon n’est souvent pas blanc, mais bleu. Voici deux planches illustrant ces techniques. La première est extraite d’un album réalisé au trait en 1989, « Le maître des montagnes », la seconde provient de ce nouvel album, réalisé en couleurs directes en 2011.
Couleurs directes
Restant sur la ligne de l’album précédent, « Le bateau-sabre » est un bel album en couleurs directes. Après avoir esquissé le dessin au pinceau sur la planche, le dessinateur travaille directement en couleurs, couche après couche, ajoutant des détails à chaque passage. Les dessins terminés sont rehaussés par des lignes noires ou blanches, selon la lumière et le contraste attendus. Les arrières-plans, souvent très détaillés, sont parfois simplement esquissés, quelques lignes légères suffisant à créer une ambiance, à situer une action, sans charger la case, sans diluer l’essentiel.
Voici trois cases de l’album, de l’esquisse originelle au travail fini.
Histoire de couverture
Réaliser la couverture d’un album n’est pas l’étape la plus simple. L’impact sur le lecteur, sur son envie d’ouvrir le livre et de découvrir l’histoire, est important. Grzegorz Rosinski réalise toutes les couvertures des albums des Mondes de Thorgal, et bien sûr celles de la série-mère.
Voici quelques images de la réalisation de la couverture de cet album. Avec tout d’abord un projet de couverture, écarté au profit de la course en traîneau. On y voit Thorgal en gros plan, bonnet sur la tête et regard direct, avec en arrière-plan le bateau-sabre fendant la glace et les tigres blancs.
Voici maintenant différentes étapes de la création de la couverture définitive. Première image, une esquisse assez aboutie. Les éléments sont en place. Les chiens occupent largement l’espace, la posture de Thorgal dynamise la scène.
Ensuite, une couverture déjà très élaborée, la première à avoir été vue sur Internet. Derrière Thorgal, le bateau est joliment fondu dans le bleu. Les chiens n’ont pas leur aspect définitif.
La dernière image est la toile terminée. Le bateau a retrouvé des couleurs. Le ciel se déchire pour laisser passer quelques jolis rayons. La toile a été recadrée pour la couverture de l’album. La morphologie des chiens a nettement évolué.