Le feu écarlate
Retenu prisonnier par un groupe de fanatiques sanguinaires, Thorgal assiste avec impuissance à l’ascension de leur prophète, un jeune garçon qu’il recherche depuis de longs mois. Son fils.
Un, deux.
Les yeux mi-clos, Thorgal s’efforce de rester concentré. Comme à chaque fois qu’on le plonge dans la cage, il replie son esprit, tout autant que son corps.
Sept, huit, neuf.
Son corps est couvert de meurtrissures et d’entailles mal soignées, mal refermées. De petites pointes de douleur qui l’entourent, comme une bulle de souffrance. Bulle de fer, bulle d’eau glacée. Bulle de tourment.
Quatorze, quinze.
Il a appris. Il sait que la panique est une partenaire sournoise, tapie dans l’ombre de la volonté. Quand elle émerge et s’impose, Thorgal a mal.
Vingt-trois, vingt-quatre.
Ses poumons réclament. Déjà ! Mais son esprit tient. Vingt-sept. Ça fait mal. Les yeux qui roulent. Les mâchoires serrées. Trente. Ça va aller. Ça finit toujours par s’arrêter. Ils vont le remonter.
Trente-six. Trente-sept.