Les deux bâtards
Retenu prisonnier dans les geôles d’un roi sanguinaire, Thorgal doit lutter pour retrouver sa liberté. Il ne sait pas qu’Aaricia est en fait bien plus proche de lui qu’il ne l’aurait imaginé !
Se faufilant en silence entre les buissons épineux, les deux enfants avancent avec précaution. Ils ne sont que deux ombres à peine mouvantes, bien trop discrètes pour que les hommes de Gandalf ne puissent les apercevoir.
Ils ont une mission.
Thorgal s’interroge, d’ailleurs. Pour lui qui a grandi sans mère et avec si peu d’attaches, il n’est pas toujours facile de s’investir dans une relation, d’amour ou d’amitié. Il ne sait pas ce qu’est l’amour maternel. Il ne peut que l’imaginer. Ou même, le jalouser parfois. Et pourtant, Aaricia, cette petite fille minuscule qui lui court dans les jambes depuis quelques mois, l’a convaincu de braver quelques interdits et de désobéir à Leif pour venir, au cœur de la nuit, jusqu’à la cabane isolée où se meurt la mère de la petite.
Il ne sait pas trop pourquoi, mais depuis qu’Aaricia est dans sa vie, tout change peu à peu. Elle l’apaise. Elle l’amuse. Elle l’occupe. Elle lui fait faire n’importe quoi. Et puis, aussi incompréhensible que cela puisse être, elle l’aime profondément.
Alors, même s’il doute, même s’il se dit qu’il met l’enfant en danger en l’emmenant auprès d’une malade qui a été isolée du clan, il tient à tenir sa promesse.
Thorgal attrape la main de la petite fille et l’entraîne avec lui, vers la maison dans laquelle sa mère s’apprête à mourir.