Mille yeux
Thorgal est séparé de ses compagnons par une puissante tempête qui brise son navire. Abordant un rivage inconnu, il doit se battre à nouveau pour sa liberté et pour sauver Jolan et Boréale. Mais obtenir de l’aide, ici, n’est pas sans risque, et le destin se charge de lui rappeler qu’il ne peut bien souvent compter que sur son courage et ses bras.
Elle l’observe.
Silencieuse et immobile, elle sait se cacher de tous, et notamment des hommes. Celui-ci en vaut un autre. Il chemine avec bruit et pesanteur, en accrochant la paroi, en répandant son odeur et en perturbant l’équilibre des airs qui circulent ici. Sa torche pique les yeux et le nez.
Il faut reconnaître qu’il se débrouille plutôt bien. Il a su suivre les courants d’air et repérer les chemins les plus sûrs. Il a contourné les passages les plus dangereux avec un sens de l’équilibre correct et une orientation préservée. Pas facile, pourtant, de cheminer si loin sous terre tout en sachant s’y diriger. On perd rapidement les fils du temps et de l’espace.
Silencieux, concentré, l’homme semble déterminé. Ils le sont toujours. Ils décident. Ils veulent, ils prennent. Dans leur monde, c’est la loi, c’est la tradition.
Mais ici, il n’est pas dans leur monde. Leurs lois n’existent pas pour elle.
Elle décide. Elle veut.
Elle prend.