Wendigo
Aaricia se meurt, affaiblie par un poison inconnu. Émergeant de la brume, d’étranges hommes proposent un remède à Thorgal, mais il ne l’obtiendra que s’il accepte d’affronter leur plus terrible ennemi. Car pour eux, il est le héros annoncé par une antique prophétie !
Le frémissement des arbres, le murmure de l’eau.
Doux.
L’appel. Une voix sourde dans la tête. Elle roule, elle presse.
Il faut avancer. Les tambours se sont tus. Des âmes sont bues. La douleur aime la douleur.
Mal.
Avancer. Le monde existe-t-il ? Oui. Chaque pas s’enfonce dans quelque chose. Dur, tendre, chaud, froid. Pas de sens, pas de destination, mais les odeurs et les bruits racontent beaucoup de choses. Peut-on leur faire confiance ? Oui. Avancer.
Envie.
Être. Exister. Marcher, sentir. Dévorer.
Oui. Dévorer ! Ça comble, c’est chaud, mais c’est court. Les os craquent, le sang est chaud, aussi. Il coule dehors et dedans. Les arbres sont faits de sang, aussi. Leurs os craquent, aussi.
Chaque pas apporte mais chaque pas coûte. Douceur, douleur, envie, faim. Mais oui, faim ! Tout est là ! Dévorer, sentir, chasser, dévorer. Ils fuient, ils piquent, ils crient, ils tombent, ils meurent. C’est un cycle.
Voilà le sens des choses.