Tjahzi
Les différents personnages de Runa, l’album précédent de la Jeunesse de Thorgal, se retrouvent embarqués dans des histoires parallèles qui vont se rejoindre par la suite. Gandalf, après avoir supprimé tous ses invités, veut se servir de Hiérulf pour maintenir son autorité. Pour la skjaldmö Runa, l’aventure tourne mal, jusqu’à l’arrivée providentielle de Sigurd-à-la-belle-chevelure. Et bien sûr, de son côté, Thorgal est le sauveur de sa dulcinée. Tout est bien qui finit bien !
Enfin pas pour tout le monde. De nombreuses personnes se font trucider dans ce nouvel album : d’abord tous les invités à la fête, ensuite les compagnons de Runa, puis tous les Berserkers, et enfin de nombreux combattants, qu’ils soient dans le camp de Moldi ou dans celui de Sigurd. Ça fait beaucoup de morts tout ça, en tout cas trop pour moi dans une seule histoire de Thorgal. On ne s’apitoie guère sur les disparus, à peine pour Nigürd, ce qui reflète dans l’ensemble de cet album un manque d’émotion palpable.
Avec Yann, on retrouve un découpage traditionnel des planches. Ça n’en reste pas moins efficace, avec beaucoup de plans moyens ou rapprochés, et pas mal d’action. De son côté, Roman Surzhenko nous détaille les personnages de manière très soignée. Là où il y a trop de détails, c’est dans leurs bavardages, à vouloir réexpliquer ce que l’image nous montre déjà. Et surtout, cette flopée de jurons avec les noms de tous les dieux possibles, ça en devient fatigant. De manière plus générale, on sent que Yann se documente beaucoup, mais les références sont un peu trop appuyées pour un récit imaginaire comme Thorgal.