Vous allez découvrir ci-dessous le premier tome de l’intégrale grand format en couleurs qui est en cours de parution. Ce magnifique tirage de luxe est édité par Libertago, en partenariat avec PolishComicArt.pl (site en polonais).
Quelques temps après la parution de la version polonaise, voici le premier tome en français, en découverte live ou presque. On commence même avec l’énorme colis reçu à la maison. Les bords étaient abîmés, ça fait un peu transpirer mais en fait nous verrons qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.
A l’ouverture, on peut voir qu’il y avait de la marge autour des albums, ils sont dans un énorme écrin de carton. Ouf !
Il y a deux albums, en fait. Je suis faible. Les tomes 1 et 2, à la fois. Les deux tomes sont proposés à 140 euros chacun en ligne chez Collector BD et 9e Store, ou bien sûr chez votre libraire préféré. C’est une somme, mais vous allez voir qu’il s’agit d’une édition simplement fabuleuse, le collector ultime en intégrale.
Chaque album est numéroté. La version française est limitée à 250 exemplaires, la version polonaise à 350 exemplaires.
Les voilà côté face. On fait durer le plaisir avant d’ouvrir précautionneusement… Faites disparaître les enfants, les clébards et la poussière en suspension dans la pièce…
Pas question d’abîmer l’étiquette qui ferme la pochette. Il faut décoller dans le calme. Tout doux, tout doux.
L’album est également protégé par des angles cartonnés.
Et voici le tome 1 ! Pour le tome 2, vous pouvez lire le prochain article.
La toile de couverture est magnifique, et inédite en France. Il s’agit d’une réinterprétation de la couverture de « La magicienne trahie », avec une petite touche de « L’île des mers gelées ». Thorgal y est beau et combattif, cerné par la chevelure flamboyante de Slive.
Cette couverture a été vue en Pologne en 2014 à l’occasion de la parution d’un livre audio Thorgal qui reprenait les histoires des deux premiers albums de la série. On en a parlé ICI sur le forum il y a bien longtemps, notamment grâce à ces photos prises par un membre polonais de Thorgal.com, Maciek.
Mais revenons à notre album ! Restez un peu concentrés ! Et regardez cette couverture superbe de plus près. De nombreux effets sont cachés ici ou là, notamment grâce à différents vernis sélectifs. La couverture est globalement mate, mais certaines zones sont rehaussées avec un vernis brillant qui joue avec la lumière. C’est le cas notamment dans l’angle de l’illustration, avec un triskèle stylisé.
Vous pouvez remarquer au passage le dos toilé de rouge.
En poursuivant l’exploration de la couverture, on découvre une frise qui borde l’illustration, ainsi qu’un élément de l’image rehaussé avec du vernis brillant. Chaque tome de la collection a, ainsi, un élément sélectionné et mis en valeur. Pour celui-ci il s’agit d’Aaricia, notre princesse, enlevée par deux aigles géants au cours d’une scène mythique.
Le vernis, épais, fait ressortir ces zones à la fois pour l’œil et sous le doigt, ce qui donne à la couverture un relief agréable au toucher. D’où l’importance de faire sortir les gamins de la pièce avant de manipuler l’album.
Dans la zone de titre, on retrouve ce vernis sélectif sur l’année de parution — 2019 en chiffres romains — ainsi qu’une dorure apposée sur les années de parution des quatre tomes, là aussi en chiffres romains.
La maquette de l’album est particulièrement soignée !
Vous le noterez sûrement au passage, un nouvel album signé « Rosinski – Van Hamme », ça envoie du rêve.
La quatrième de couverture est sobre — en apparence — mais reproduit nos couvertures classiques, ainsi que le logo fleuri du partenaire polonais.
Mais en inclinant l’objet… Surprise ! On découvre une image classique de Thorgal, en vernis sélectif, cachée dans le grand aplat blanc. Coquinou.
La tranchefile qui renforce la reliure alterne le rouge et le noir. Le souci du détail et des finitions, c’est aussi ce qui fait une édition d’exception — et donc un petit billet.
Avant de continuer et surtout d’ouvrir l’album, voici un comparatif qui permet aussi de comprendre qu’on va avoir affaire à une image agrandie par rapport aux albums classiques. Et la grande nouveauté, pour cette intégrale, est qu’elle sera en couleurs.
C’est parti ! Intérieur rouge, nous voici directement à la page de titre. On y retrouve la maquette de couverture, mais aussi la numérotation.
On y découvre aussi que la maquette est signée Piotr Rosinski, fils de l’auteur, et que l’album est imprimé en Pologne.
Mais ! Mon bel album hyper cher n’est pas signé !
Mais si, il est signé ! Pas directement sur l’ouvrage, mais sur un bel ex-libris reproduisant une toile assez récente de Rosinski, réinterprétant là aussi une scène mythique du premier album. Thorgal combat l’un des jumeaux qui protègent les anneaux de Freyr convoités par Slive.
C’est beau, c’est numéroté, c’est signé.
La page suivante reprend la maquette de couverture en focalisant sur le premier tome du recueil, « La magicienne trahie ». L’image choisie pour l’illustrer est en noir et blanc, il s’agit de la fameuse scène de combat qui voit Thorgal et Gandalf s’allier temporairement contre un ennemi commun, sous l’œil attentif de la magicienne.
Allez, vite, on tourne ! Et voici la première page de la saga, avec Thorgal sans sa cicatrice, et Gandalf équipé de la fabuleuse robe rose bonbon qui a fait sa légende.
Il y a déjà tout ici, la finesse et la justesse du trait, les personnages flamboyants, le découpage efficace.
Intéressons-nous à l’image. Comme annoncé, elle est nettement plus grande que dans les albums classiques, même si les marges restent assez conséquentes.
Les albums classiques mesurent 22,3 par 29,4 cm. Sur les planches, les dessins mesurent 18,3 par 24 cm.
L’intégrale luxe mesure 29,7 par 36,6 cm, avec des dessins qui font 23,2 par 30,4 cm. Avec donc une largeur et une hauteur augmentées de 27% environ, les dessins sont vraiment beaucoup plus grands, la surface de la planche étant augmentée d’environ 60 % ! Vous n’aurez pas de mal à lire les textes, mais surtout vous profiterez des dessins dans un format qui permet de s’attarder davantage sur les détails et de s’immerger dans l’histoire tout autant que dans l’art.
Si vous êtes, comme tout le monde, fans de l’histoire courte « Presque le paradis », pas d’inquiétude, elle est bien là. Juste après elle, on ouvre directement le tome 2 « L’île des mers gelées », avec bien sûr son image la plus emblématique, l’enlèvement d’Aaricia par les aigles géants.
En dehors de la taille, il faut saluer la qualité d’impression de l’album. Le plaisir de lecture est dans tous les détails, d’autant que la mise en page est parfaitement sobre. On a l’album, un point c’est tout. Vous vouliez autre chose ?
La lecture défile et nous voici déjà à l’ouverture du troisième tome de la série, le fabuleux « Les trois vieillards du pays d’Aran ». L’image choisie a marqué une génération de lecteurs et fortement participé à forger la légende de Thorgal.
Cette intégrale remplit parfaitement son rôle jusqu’ici, mais parlons un peu de ce qui fait aussi sa spécificité, la couleur. Jusqu’ici, les intégrales Thorgal étaient proposées en noir et blanc. Vous pouvez d’ailleurs vous procurer la formidable intégrale Niffle en noir et blanc, en cinq volumes, un autre incontournable pour le fan et le collectionneur. On en parle ICI dans la partie « Collection » du site ou alors ICI sur le forum. Elle a le double avantage d’être moins chère et moins rare.
Cette intégrale Libertago fait le choix de la couleur. Une couleur originelle, marquée par les héritages du franco-belge des années 70, avec des teintes tranchées et souvent flashy. Pour ma part, j’adore, et j’imagine que les personnes qui accepteront de dépenser pas mal d’argent pour se la procurer auront le même avis.
Ceci dit, cette édition luxueuse a travaillé sa couleur, en adoucissant les teintes pour les fondre davantage. On garde les nuances tout en évitant le côté parfois un peu criard des couleurs d’origine. L’équilibre est bon.
L’encrage n’est pas en retrait, avec de beaux noirs, si bien imprimés qu’on distingue facilement les noirs encrés et les noirs peints.
Oh non, déjà le quatrième tome ! Ça passe trop vite. Là encore, une scène dynamique a été choisie en introduction.
Comme souvent pour ces belles éditions, le papier particulièrement épais empêche toute transparence, ce qui évite que les noirs des pages au verso viennent s’inviter dans les blancs des bulles ou dans les zones claires du dessin.
Comme toute édition luxueuse qui se respecte, cette intégrale propose ensuite un cahier graphique intéressant, avec quatorze œuvres du maître compilées en onze pages sobres. On retrouve des croquis anciens, les toiles des couvertures des quatre albums, des toiles plus récentes et des dessins peu ou pas connus.
Un joli dessert que je vous laisse apprécier.
Si cet album et cette collection vous intéressent, il faut savoir qu’elle sera vite épuisée. 250 albums, c’est très peu, même à ce tarif.
On se retrouve tout de suite pour la découverte du tome 2 ?