En fin d’année 2021, le quatrième tome de l’intégrale arrive juste avant Noël, transporté par les rennes du père Libertago. Et, surprise, il est livré dans un écrin de carton. Fini le plastique. C’est dommage pour les petites bulles, mais visuellement cette petite boîte fait son effet.
Un dos est même prévu, avec un rappel des albums qui sont réunis ici : « Entre terre et lumière », « Aaricia », « Le maître des montagnes » et « Louve ». Encore une fois, la liste des tomes nous ramène aux meilleures époques de la série. Elle donne très envie !
La boîte est suffisamment jolie pour qu’on veuille laisser l’album dans sa coquille, dans le rayon de la bibliothèque. Malheureusement, les premiers tomes n’ayant pas bénéficié du même emballage, on aura plutôt tendance à les extraire du plastique/carton si on veut les afficher tous ensemble. Sauf si vous avez peur des frottements sur la couverture, de la lumière, de la poussière ou des manipulations. Ce ne sont que des livres mais, à 140 euros pièce, on a envie de les traiter avec respect.
L’édition est à nouveau limitée à 280 exemplaires, dont 30 hors-commerce.
On ouvre ! Avec impatience et respect. Une fine feuille protectrice sépare le livre du carton. En la soulevant, on découvre la magnifique illustration de cet album.
Il s’agit d’une image inédite, réalisée pour cet album par Grzegorz Rosinski. Les tons bleus y sont à l’honneur. Thorgal est à cheval, l’épée à la main, arc à l’épaule.
Plusieurs sources de lumière jouent sur la scène, la chaleur des flammes cherchant à s’immiscer dans la froide lueur de la lune. Une image inédite qui donne déjà à ce quatrième tome des allures de collector. Indispensable, on vous dit.
La couverture reprend les codes mis en œuvre pour les tomes précédents, avec une maquette désormais familière.
Voici quelques images venues de l’atelier de l’auteur. Quel plaisir de revoir Grzegorz Rosinski auprès de son héros viking !
Et comme on ne s’en lasse pas, voici de quoi continuer l’exploration de cette belle image.
Après ce joli détour, revenons auprès de notre album. Comme toujours, la quatrième de couverture réunit les illustrations mythiques des quatre histoires du recueil, accompagnées du logo de PolishComicArt.
Toujours aussi coquinou, Thorgal se cache en blanc sur blanc, grâce à la magie de l’encrage sélectif qui attire la lumière — et l’œil.
Le dos toilé et la tranchefile sont d’un même bleu. Ils participent à l’ambiance premium, au plaisir des yeux et des mains.
Comme toujours, la couverture cache de petits secrets qui se visitent avec gourmandise. Il faut l’incliner, chercher la lumière, les reflets. L’envie est aussi tactile, que ce soit pour explorer la douceur du revêtement ou y chercher du doigt les zones ayant bénéficié d’une encre particulière.
Un médaillon thorgalien s’imprime en encre sélective, au sein d’une maquette qui répartit les éléments un peu partout, comme ici avec les numéros des albums.
Les années de parution en chiffres romains dorés, les noms des auteurs et des albums… C’est esthétique, différent.
On a bien profité de l’extérieur, il est temps d’explorer l’intérieur. Avec tout d’abord un ex-libris signé par le maître, numéroté, reprenant la magnifique illustration de couverture.
Et comme on ne s’en lasse pas, on retrouve l’illustration une troisième fois. La page de titre rend hommage à Zofia et à sa contribution aux couleurs de son père.
Comme toujours, chaque album s’ouvre sur un titre accompagné d’une image en noir et blanc sélectionnée avec soin.
Le reste relève de la légende et nous invite surtout à une relecture passionnée, lente, méticuleuse.
Vous le voyez ci-dessous, les couleurs ont été retravaillées pour améliorer la lisibilité du trait. L’image est nettement plus grande que dans les albums traditionnels.
Comme toujours, le papier épais et confortable participe au plaisir de lecture. Opaque et doux, il ne laisse rien paraître du dos de la planche.
Un nouveau lettrage est appliqué au niveau des titres des quatre histoires de l’album « Aaricia ». Diffusées dans les années 80, les histoires « La montagne d’Odin », « Premières neiges » , « Holmganga » et « Les larmes de Tjahzi » sont de grands classiques de la série, autrefois proposées dans l’hebdomadaire et les numéros spéciaux de la mythique revue Tintin.
Ah, « Le maître des montagnes »…
L’encrage de ces deux planches est passionnant à étudier. Le trait joue avec les éléments, l’histoire en bénéficie.
La dernière histoire, déjà ?
Encore un encrage à observer avec gourmandise. Le découpage traditionnel de la série, en trois bandes et neuf cases tout au plus, est maîtrisé par le dessinateur, qui en fait une force plutôt qu’une limite.
Comme toujours pour ces albums de luxe, les dernières pages offrent une galerie d’œuvres plus ou moins connues et souvent rares et anciennes. Les quatre couvertures y sont également proposées dans un beau format au lettrage expurgé. Esquisses, projets de couverture, couvertures de l’hebdo Tintin… Je vous laisse parcourir ce dernier chapitre silencieux.
On referme ce bel album, comme toujours, un peu étourdi par le contenu, les bras ankylosés par le poids de la bête. Cette édition ultime de la série Thorgal ne doit pas être qu’un mystère de bibliothèque ; ouvrez-la, explorez-la, dégustez-la. Ou découvrez-la sur le site Thorgal.com, il est là pour ça.