L’éditeur Le Lombard était propriétaire de l’hebdomadaire Tintin, aujourd’hui disparu, dans lequel Thorgal fit ses premiers pas. En toute logique, les albums de Thorgal parurent donc au Lombard. L’éditeur belge — associé notamment au français Dargaud et au belge Dupuis — fait partie de la douzaine d’éditeurs qui dominent le monde de la bande dessinée. A son catalogue, on retrouve notamment Alpha, Bob Morane, Buddy Longway, Comanche, Cubitus, I.R.$., Les enfants de la résistance, Léonard, Ric Hochet, les Schtroumpfs, Tango, Vlad, Yakari…
Le journal Tintin
Le Lombard est fondé juste après la Deuxième Guerre Mondiale, par le belge Raymond Leblanc. C’est la rue du Lombard, à Bruxelles, qui donne son nom à la maison d’édition. Après s’être entouré d’une « petite » équipe composée d’Hergé, Edgard P. Jacobs, Jacques Laudy et Paul Cuvelier, Leblanc lance le 26 septembre 1946 le journal Tintin — et sa version néerlandaise, Kuifje. Les 60 000 exemplaires, gros tirage pour l’époque, sont vite vendus ! Le journal atteindra les 600 000 ventes hebdomadaires dans ses meilleures années.
En 1948, « Tintin » débarque en France par l’intermédiaire de l’éditeur Georges Dargaud.
En 1950, encouragés par les bons résultats du magazine, Raymond Leblanc et ses partenaires se lancent dans l’édition d’albums de bande dessinée : les premiers héros du Lombard seront Blake et Mortimer (de Jacobs) et Corentin (de Cuvelier). Deux séries scénarisées par Jean Van Hamme bien longtemps après !
En 1954, Raymond Leblanc crée Publiart, une agence de publicité spécialisée dans la communication utilisant les héros de bandes dessinées, et les studios Belvision qui réaliseront des longs métrages animés parmi les plus célèbres d’Europe : « Astérix le Gaulois », « Astérix et Cléopâtre », « Daisy Town »… et les films de Tintin.
En 1958, les éditions du Lombard sont au sommet et déménagent dans l’immeuble Tintin, toujours à Bruxelles. Cet immeuble est surmonté d’une enseigne à l’effigie de Tintin et Milou, si célèbre et appréciée qu’elle a été classée monument en juin 2006. Le Lombard n’a plus les droits de Tintin depuis 1994, mais cette enseigne reste un symbole fort de l’éditeur.
Changement d’époque
Dans les années 70 et 80, les différentes crises économiques et la généralisation de nouveaux loisirs comme la télévision vont changer bien des choses… En 1986, les éditions du Lombard sont cédées au groupe Média-Participations, qui rachètera plus tard les éditeurs Dargaud et Dupuis. Le magazine « Tintin » est en perte de vitesse et, après plusieurs arrêts et plusieurs relances, il finit par disparaître. La dernière tentative, baptisée « Hello Bédé », prend fin en juin 1993.
Mais si le journal qui a marqué 50 années du Lombard disparaît, les parutions d’albums se poursuivent. L’éditeur a su rester un acteur majeur de la BD franco-belge, avec plusieurs dizaines de nouveautés chaque année à son catalogue.
Les productions des auteurs de Thorgal ne sont pas pour autant toutes dans le même panier.
Grzegorz Rosinski publie aussi chez Dargaud — La Complainte des Landes Perdues, La vengeance du Comte Skarbek — et Casterman — Le grand Pouvoir du Chninkel.
Jean Van Hamme connaît tout le monde ! Entre autres, Dupuis pour Largo Winch, Dargaud pour XIII, Glénat pour Les maîtres de l’orge, Joker pour Arlequin, Blake et Mortimer pour… Blake et Mortimer.
De nos jours
Le Lombard n’a pas renié ses racines ! Les auteurs et séries qui ont fait ses beaux jours au siècle dernier sont bien souvent toujours au catalogue, généralement au sein d’intégrales qui réunissent leurs histoires en quelques tomes souvent accompagnés de dossiers permettant de se replonger dans la riche histoire de ces séries.
En clin d’œil au célèbre slogan du journal Tintin, l’éditeur a fêté ses septante-sept ans en 2023, entouré par tous ses héros.
Les années 2020 exposent le dynamisme du Lombard, autour de nouvelles séries et de nouveaux personnages comme Tango, Green class ou Le convoyeur qui perpétuent la tradition du récit d’aventure et d’exotisme. L’éditeur s’inscrit également dans son époque avec d’ambitieux romans graphiques, touchant des publics et des sujets toujours plus larges. Sans oublier Thorgal, bien sûr, qui bénéficie toujours d’une parution en albums individuels malgré son ancienneté.
D’hier ou d’aujourd’hui, l’aventure continue !
Histoire de logo
Au fil du temps, le logo de l’éditeur affiché sur les albums de Thorgal a changé. C’est aussi un moyen de reconnaître l’ancienneté des albums. Voici donc ces logos, dans l’ordre chronologique :
Albums 1 à 3 (1980-1981)
Albums 4 à 18 (1982-1992)
Albums 19 à 23 (1993-1997)
Albums 24 à 31 (1999-2008)
Albums 32 à 42 (2010-2024)
Il y eut aussi, pendant quelques années au cœur des 90’s, ce petit logo :