Parmi toutes sortes de petites choses amusantes/intéressantes, on apprend que Jean Van Hamme a fait partie de l’équipe nationale belge de Scrabble.
Je découvre aussi la pièce de théâtre « Cobol party » que je ne connaissais pas. Tjahzi a peut-être, sûrement, déjà partagé quelque part le lien que je vous propose ici, mais je me permets de vous proposer un extrait d’article du Parisien consacré au théâtre. C’est ICI pour l’article complet.
Le scénariste aux 45 millions d’albums vendus veut continuer à assouvir ses envies de théâtre. Une passion qui l’a gagné petit à petit, mais qui puise ses racines assez loin. « Quand j’avais 10 ans, mon père m’emmenait déjà voir des pièces. Plutôt des comédies musicales. Ensuite, j’ai un peu décroché pendant l’adolescence, mis à part une figuration de hallebardier dans Guillaume Tell à la Monnaie, la grande salle d’opéra de Bruxelles. C’est revenu vers 25 ans… à cause des femmes. Pour draguer et jouer à l’intellectuel, je les emmenais au théâtre. »
Cadre commercial mais déjà sûr de vouloir devenir « un raconteur d’histoires », Jean Van Hamme va même s’essayer à l’écriture d’une pièce à la fin des années 1960. « Elle s’appelait « Cobol Party », une sorte de ménage à trois entre une femme, un homme et un ordinateur… Je l’ai montrée à Jacques Huisman, le directeur de théâtre qui était aussi l’oncle de ma première femme. Il ne l’a pas trouvée terrible… »
Les essais seront plus fructueux du côté de la BD, d’abord avec « Thorgal » en 1976. La même année, il décide de se consacrer entièrement à l’écriture et rencontre Huguette… pour l’emmener au théâtre. « Elle n’était pas fan a priori. Mais, dès 1978, nous sommes allés ensemble au Festival d’Avignon. Nous y avons attrapé le virus. Depuis, nous y sommes tous les ans. » Anonyme et gourmand, le couple se régale depuis plus de trente-cinq ans de ces vingt jours de scènes et de plaisirs non-stop. « Nous n’allons que dans le Off. Le In, c’est compliqué, c’est cher et c’est chiant. Nous sommes un peu boulimiques : l’an passé, nous avons vu 32 pièces ! Nous nous fixons chaque jour un planning très précis et nous commençons dès 11 heures. Mais il change souvent… car ce que nous adorons, c’est cette ambiance festival. Discuter avec les autres spectateurs, savoir ce qu’ils ont vu, aimé… Et nous changeons nos plans en fonction. Avignon reste l’un des grands plaisirs de notre année. »
Paradoxe pour ce roi du scénario, la première raison de son amour du théâtre ne vient pas forcément de l’intrigue. « Non, ce qui me fascine, c’est la performance du comédien. Vous vivez la pièce en même temps que lui. Vous sentez son émotion et il y a un courant qui passe, quelque chose au-delà de l’histoire. Je ne comprends pas qu’on puisse être comédien de cinéma… » Quant à ses préférences, elles vont plutôt vers des grands classiques. « La pièce pour moi, c’est Cyrano de Bergerac, avec son alternance d’émotions, de rires et cette faconde des personnages. Britannicus aussi ou le Cid. Les pièces d’avant-garde auxquelles on ne comprend rien, ça m’emmerde. Moi, j’ai besoin qu’on me raconte une histoire, de quelque chose de construit. »
Partant de ces principes, Jean Van Hamme a décidé de retenter l’expérience théâtre. Avec la foi d’un débutant et l’expérience d’un vieux briscard. « Il y a vingt ans que j’ai envie d’écrire pour le théâtre. Mais, pris par la BD, je n’avais jamais le temps. Je viens de terminer « Prescription », un huis clos entre d’anciens amis qui cherchent à savoir, trente-quatre ans après les faits, qui est l’assassin d’une femme. J’espère pouvoir la vendre et qu’elle soit montée dans un théâtre en Belgique pour la saison 2016-2017. Je démarre une nouvelle carrière. Et j’ai l’impression de rajeunir. »
Autre chose assez surprenante, on apprend que c’est pour pouvoir rémunérer Van Hamme en Belgique (pour XIII) que Dargaud a lancé l’activité d’éditeur de sa branche Dargaud Benelux, devenue aujourd’hui une entité éditoriale à part entière.
C’est d’autant plus étonnant que la branche « éditeur » du groupe, côté belge, à l’époque comme aujourd’hui, me semble être et avoir été Le Lombard. Jean me semble avoir finement négocié avec les différents acteurs du secteur.
Il me semble être quelqu’un qui a su faire bouger les lignes pour permettre à ses séries de s’imposer. Sa réussite vient aussi sûrement de là.