Le meilleur ???
Ce sujet a 220 réponses, 50 participants et a été mis à jour par cat, il y a 5 ans et 7 mois.
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Je fais partie de celles/ceux qui n’ont aucune empathie pour Shaniah…
Elle a bien mérité sa punition, je ne vois rien de bien en elle.Quant au Maître des Montagnes, je n’ai pas aimé pour la bonne raison que je n’ai rien compris… Et quand je comprends pas, j’aime pas… ^^ (oui enfin, pas dans la vraie vie, hein, juste là cet album)
J’aime bien la fin du Mal Bleu parce que justement, elle est différente de ce à quoi on était habitué : enfin une histoire qui finit BIEN, pour une fois !
Ca change et ça fait du bien, pas d’enlèvement à la fin, pas de séparation et tutti quanti. Une fin simple et mignonne, ça requinque et ça repose. Parce qu’on se doute bien que les fins suivantes ne seront pas comme ça encore une fois…Bah moi je m’en fous pas, de Muff. Un chien est un fidèle compagnon, et il a souvent sauvé la vie de Jolan et était le compagnon de sa solitude. C’est comme un frère.
J’aime bien Alinoë parce que c’est le premier album de Thorgal que j’ai lu et il m’a plu. Pour les dessins, pour l’histoire, pour le flippe qu’il m’a fait ressentir à l’époque quand j’étais ado.
Après, effectivement, mes préférences varient, selon mon humeur, selon les dessins et selon si le comportement de Thorgal m’énerve ou pas (quand il est avec Kriss, il m’énerve).
Moi aussi je croyais (ou voulais croire) que Kriss était morte pour de bon, basta on n’en parle plus et tant mieux, même si au fond je n’y croyais pas trop, vu qu’aucune image ne nous montrait son cadavre. On entend juste un cri et on SUPPOSE qu’elle est morte, du coup ça laisse la porte ouverte à beaucoup de choses. Donc moi aussi je suis déçue de sa résurrection, ça enlève effectivement, comme dit Jérôme, toute la force de l’album Kriss de Valnor.
thorgal-bdWebmestreC’est intéressant ces témoignages qui montrent qu’on réagit tous différemment face à ces histoires, et qu’on pioche différemment nos émotions dans la série.
Par exemple, « Le maître des montagnes » m’a passionné de bout en bout et je peux le lire et le relire sans me lasser, je trouve les personnages magnifiques, le dessin dans le blanc parfait, la construction de l’album parfaitement maîtrisée.
Je ne parle même pas des paradoxes temporels, il y en a sûrement, j’imagine qu’en triturant (il y en a qui l’ont fait dans d’autres sujets) on pourrait en extraire pas mal de problèmes. Mais l’enchaînement des actes est pour moi parfait, idéal, la construction des échanges temporels sert l’histoire à tout moment.Du coup, quand on se passionne pour une histoire, une fin d’album comme celle du « maître des montagnes » devient juste magistrale. Et me retourne encore.
Après, si on lit l’album sans plaisir, forcément la fin claque moins. Encore plus si on aime les happy end.
Il y un autre album qui généralement est aimé ou détesté, c’est « Alinoë ». 6ème dans mon classement, il fait donc partie de mes préférés !
Alinoë c’est bien mais je trouve que le sujet ne vaut pas 45 page. ça aurait été meilleur en moins de page couplée avec une autre histoire je pense. Plus resserré, plus flippant. Un peu comme la petite histoire qu’il y a à la fin du premier album avec les trois soeurs dans l’espèce de jardin d’Eden c’est très court mais vraiment prenant.
Pour le Maître des montagnes c’est d’une perfection et d’une maîtrise absolue. La fin est réellement bouleversante. C’est vraiment très fort de créer des personnages puissants alors qu’ils n’apparaissent que dans un seul album.
Cet album sauf ceux qui le trouvent trop complexe est un des rares à faire l’unanimité avec Les archers et la partie centrale du cycle de Qa.
Ben, c’est à dire que je trouve cette histoire de bonds dans le temps plutôt incongrue, dans le monde de Thorgal. Déjà les histoires de pouvoirs et là une « machine » à remonter le temps… bof.
j’ aime bien les voyage dans le temps mais comme dit reg l’ histoire de la machine ouais bof …
Pour moi mes préférés, ce sont les albums la cité du dieu perdu et l’enfant des étoiles ! Souffle épique, émotions, révélations, bref que du bon!
La scène finale d’au-delà des ombres m’a beaucoup marqué. Le barbare me laisse une impression bizarre car il est très sombre et très cruel. Les derniers albums de la série principale me laissent un peu dubitatif sans doute en raison du dessin qui a changéOui, moi aussi j’ai eu cette « impression bizarre » à la lecture du Barbare. Peut-être parce qu’il fait partie des albums les plus cruels, en effet.
Thorgal.BD, concernant l’album Kriss de Valnor a écrit :
Ce qui me gêne, c’est la fausse fin. Comme on la tue sans la tuer, je n’ai rien ressenti, à part un petit goût d’arnaque (qui s’est largement vérifié par la suite).
Si VH avait vraiment osé la tuer… L’album aurait été bien meilleur, pour moi. Je l’aurais refermé en me disant, la vache, ils l’ont fait !
C’aurait été aussi l’occasion pour la série de repartir sur autre chose, de tourner une page.Je n’aurais pas dit mieux. Voir cette scène en sachant qu’elle est faussée puisque Kriss n’est pas morte, ça me dénature complètement la scène.
Ça me fait penser à Arbacès dans la série Alix, pour ceux qui connaissent. Il doit en être à 4 ou 5 morts mais on le revoit à chaque nouvel album, toujours autant en forme…
pour moi, dès cette scène sortie, je savais très bien que les scénaristes ne pourraient pas s’empêcher de faire revenir Kriss et c’est vrai que Van Hamme aurait du aller au bout de sa vision. Car pour lui, Kriss mourait. Mais il l’a dit lui-même, il a fait en sorte malgré tout de laisser une possibilité pour son repreneur.
Donc, sachant qu’elle n’était pas morte, je ne suis pas déçue même si je reconnais avec tout le monde que ça aurait vachement plus fort si on avait vu Kriss mourir.Eh ben au moins, la prochaine fois, elle mourra pour de vrai et pour de bon ! Pas possible que Kriss devienne un Arbacès numéro 2 (yep, je connais) là, je serai vraiment dégoûtée !
thorgal-bdWebmestreMais justement, puisqu’elle est déjà morte une fois, elle ne peut plus re-mourir. On entre dans la répétition, ce n’est plus efficace.
Si elle re-meurt (bizarre de dire ça) qui y croira ?Jéjé31 a écrit :
Les derniers albums de la série principale me laissent un peu dubitatif sans doute en raison du dessin qui a changéHé oui, si on parle du meilleur album, il faut forcément parler du dessin.
Personnellement j’aime bien ce nouveau style mais moins que le précédent. Du coup tous mes préférés sont dans les albums « au trait ».
Oui, c’est vrai ça, on parle des histoires, des scénarios, mais on oublie les dessins. Et les dessins participent grandement au succès. Imaginez que Thorgal ait ressemblé à Titeuf (dit au hasard), je crois pas que j’aurais adhéré.
Pour moi, je préfère les anciens albums aussi. Pas les tous premiers où le style de Rosinski, bien que déjà bon, devait encore s’affirmer, mais peut-être à partir d’Alinoë. J’ai plus difficile avec le style actuel. Je reconnais que c’est de l’art, mais franchement, si la série avait débuté comme ça, je ne suis pas sûre non plus que j’aurais adhéré.
Je suis une ancienne, élevée à la vielle école des bd de papa, la grande époque des hebdo Spirou et Tintin et donc le dessin au trait. Je peux lire des bd avec d’autres style de dessins. De la couleur directe ou même des comics ou du manga, mais ma préférence ira toujours vers le bon vieux dessin au trait.Le point principal qui me gêne en fait dans le dessin, c’est cette impression de « flou » (je ne sais si c’est le bon terme, je ne m’y connais pas grand chose en terme de dessin! ) dans chaque vignette. Après 50 pages, on a l’impression d’être ivre!
Thorgal.BD a écrit :
Pour ma part, voici mes préférés, il faut que je réfléchisse encore un peu avant d’en choisir un pour de bon.« Les archers »
« Le maître des montagnes »
« Louve »
« La galère noire »
« La cité du dieu perdu »J’expliquerai pourquoi je choisis ces cinq-là.
Pour ma part, les meilleurs sont
– les Archers (également pour le clin d’oeil de la fin où Thorgal ne se retrouve pas sans rien car il a gardé des pièces d’or)
– la Cage (pour la réconciliation bouleversante, ceci dit je ne crois pas l’avoir relue depuis que j’étais tout jeune étudiant!)
– la Couronne d’Ogotaï (pour avoir réalisé l’impossible qui était de revenir en arrière pour sauver la peau de son héros en utilisant son fils)
– la Marque des Bannis (pour l’atmosphère oppressante et la lueur d’espoir qui apparaît à la fin)
– entre Terre et lumière (pour l’atmosphère oppressante avec une mort qui se profile inexorablement – un peu comme le Mal Bleu mais cet album est un peu moins bon – et nos héros qui s’en sortent in extremis)Les autres sont 1 ou 2 crans en-dessous.
shaniafirst a écrit :
ouaip ! pareil !!Au fait, je m’aperçois que j’ai oublié « l’épée-Soleil » qui était le meilleur one-shot selon moi, après « les Archers ».
thorgal-bdWebmestreThorgal
L’épée-soleil
Album n°18
Avril 1992Hé, tu me fais plaisir ! J’adore « L’épée-soleil », et il est rare de trouver quelqu’un qui en dise du bien !
J’entends souvent parler d’album entre deux, pas marquant. Moi je l’adore celui-là. Des personnages et des scènes marquants, un dessin et des couleurs au top.
11ème de mon classement.Faudrait que je le relise, je ne m’en rappelle plus très bien (ce qui veut dire que j’ai dû moyennement adhérer).
Ouais en fait ça fait longtemps que je l’ai lu …
bon pour moi c’ est quand même pas LE one shot de la série mais c’ est un bon album, une histoire en un tome.Bref, quelque chose qu’on avait pas vu avec Y.Sente.
Thorgal associe donc trois types de récits: le récit d’anticipation (SF); le récit merveilleux (mythologie nordique..) et le récit historique (en s’octroyant une marge de manœuvre, à la Dumas). Certains albums mêlent les trois registres tandis que d’autres se consacrent à l’un d’entre eux. Mais la série ressort avant tout du genre « fantasy », et il est donc intéressant de voir, d’une part, comment les mythes y sont remployés, détournés, modernisés (comme chez Tolkien, par exemple), et de quelle manière l’auteur parvient à les associer pour en réactualiser le sens (démarche syncrétique). Si Shania, l’amoureuse éconduite, s’inscrit dans la lignée des Phèdre, demoiselle d’Escalot, Ophélie, il est intéressant de voir qu’elle devient ici une figure rédemptrice (elle permet au héros déchu de retrouver son identité). Personnage particulièrement dense, elle incarne aussi la fragilité à laquelle nous exposent les désirs passionnés d’une adolescence en proie au monde des adultes. Son attitude eut été sans conséquence s’il n’y avait pas eu de conflit entre Galatorn et Shardar, s’il n’y avait pas eu cette malheureuse soif du pouvoir qui constitue le principal leitmotiv de la série. La trilogie dans laquelle elle apparaît annonce d’ailleurs assez bien certains thèmes et types de personnages développés par la suite.
Le meilleur Thorgal pour vous?Pour moi, ce serait L’Enfant des Etoiles, que j’ai découvert en premier quand j’étais en 6e. Je trouve qu’il y a de tout dans cet album, j’aime beaucoup aussi le titre et la couverture, et l’idée que le héros soit un enfant.
Après je mettrais Au Delà des Ombres qui est tellement magique, et j’aime aussi beaucoup le titre et la couverture. Puis Les Yeux de Tanatloc, pour la grande aventure dans la jungle, les personnages de Kriss et Tjall, et surtout l’histoire entre Tanatloc et Jolan. Et encore une fois, j’aime beaucoup le titre et la couverture.
Mon frère, lui, son préféré, c’est Les Archers, à cause du côté réaliste et Kriss de Valnor.Je suis une vraie fan absolue intégrale du graphisme de R. dans les numéros 3, 4, 5, 6, et 8. Dans le 6 Aaricia est magnifique, dommage que son visage n’ait pas gardé la même finesse et la même expressivite ensuite.
Eh oui, que veux-tu? Les personnages vieillissent comme dans la vraie vie… (Les dessinateurs aussi!)
Globalement :
1 ALINOE – ca pourrait être une adaptation pour un film à part entière !
2 le cycle QA (je ne pourrais les dissocier donc je les classe tous les quatre au 2nd rang )
3 La galère noire
En ce qui concerne :
couverture : la galère noire
scénario : le cycle QA
personnage : Kriss …of course !
Classement des albums de Thorgal sur Sens CritiqueLe site Sens Critique permet à ses membres de commenter et classer les films, jeux vidéos, bandes dessinées, …
Le dernier classement auquel 133 membres ont participé est le Top 25 des meilleurs albums de Thorgal.
Je reprends ici les 10 albums classés en tête. On peut voir certaines différences avec le classement de l’Althing sur Thorgal.com. Certains albums liés à la vie de famille n’y apparaissent pas, comme « La marque des bannis », « Louve » ou « La cage » qui figurent pourtant dans le Top 10 de l’Althing. « L’enfant des étoiles », classé deuxième sur notre site, se retrouve bien plus bas dans ce classement-ci.
Dans ce Top 10, on trouve par contre « Les trois vieillards du pays d’Aran » et « Alinoë », moins bien classés dans l’Althing (respectivement 16e et 18e).
Source : https://www.senscritique.com/top/resultats/Les_meilleurs_albums_de_Thorgal/1032986
Mon favori sera toujours le cinquième, qu’on ne présente plus. Pilier central de la trilogie Zarith, rien à ajouter, cela veut tout dire.
thorgal-bdWebmestreTjahzi a écrit
Je reprends ici les 10 albums classés en tête.Ce classement me correspond plutôt bien.
Au delà des ombres, tellement émouvant. Le personnage de Shaniah précède celui de Kriss de Valnor. Deux brunes rivales d’Aaricia.
Pour ma part, je serais tenté d’aller à l’encontre de l’avis général qui place la saga Qâ avec les 10, 11, 12 en tête. Je ne nie pas une seconde que le cycle est fondateur, qu’on perd un des personnages les plus attachants et fidèles avec Tjall, et qu’il est très bien fait mais les Indiens, les rites sanglants, Thorgal mourant dans la jungle, font que j’ai moins apprécié que d’autres tomes. Mon préféré du cycle est le 13 avec le côté implacable et impitoyable de la sanction de la bouche du soleil et providentiel et inespéré de l’aide, le complot, le développement des pouvoirs de Jolan, la trahison et rédemption de Maloc, et les adieux aux Xinjins.
Mes 10 préférés seraient :
Les Archers
La Cage
La Couronne d’Ogotaï
Les 3 Vieillards du Pays d’Aran
La Galère Noire
L’Epée-soleil
Le maître des Montagnes
Louve
Entre terre et lumière
La Gardienne des Clefs
- Ce sujet a été modifié le il y a 6 ans et 2 mois par pennybridge.
Les 9 albums de Thorgal qu'il faut absolument lireLe Point Pop, partenaire du dernier album de Rosinski, accompagne la sortie du tome 36 « Aniel » d’une série d’articles très intéressants. Publié hier, celui-ci s’intitule « Thorgal : les neuf albums qu’il faut absolument lire » (voir l’article ICI).
Toutes les bonnes choses ont une fin… ou presque ! Après le scénariste Jean Van Hamme, c’est au tour du dessinateur Grzegorz Rosinski de faire ses adieux à Thorgal. Intitulé « Aniel », le 36e épisode (qui paraîtra 23 novembre prochain) conclut une aventure débutée il y a plus de 40 ans par Rosinski. Le Viking des étoiles et sa famille poursuivront leur épopée sans leurs deux créateurs. Lancée en 1977 dans le journal Spirou, la série Thorgal reste l’une des plus populaires. « Nous avons touché à plein de domaines différents : la mythologie, le fantastique, la science-fiction spatiale, le suspense, et même le western », résumait Van Hamme en 2005. Thorgal innovait par la qualité de son scénario, de ses personnages et de ses dessins. La preuve par neuf, avec cette sélection destinée aux néophytes qui désireraient partir à la découverte de cette saga culte ou aux spécialistes qui seront ravis d’avoir une bonne excuse pour s’y replonger.
Le plus emblématique : « Les Trois Vieillards du pays d’Aran » (1981)
Voyage dans le temps, rebondissements à n’en plus finir, tournoi épique, vicieux méchants et personnages inoubliables, la troisième aventure de Thorgal comporte déjà tout ce qui fera le sel de la série. Combinant un scénario efficace, des planches habilement construites ainsi que des graphismes splendides, « Les Trois Vieillards du pays d’Aran » est le premier grand album de la collection. Les lecteurs rencontreront pour la première fois la mystérieuse et envoûtante Gardienne des clés qui deviendra une des figures importantes de la mythologie Thorgal. Dans cet épisode, notre héros doit participer à un tournoi pour sauver sa femme Aaricia, enlevée par des seigneurs locaux. Soumis à trois épreuves mortelles, il devra faire preuve de virtuosité et de sagesse pour s’en tirer. Les scènes d’action n’ont pas pris une ride dans ce récit proche d’un roman d’heroic fantasy à la Robert E. Howard (Conan le Barbare). L’usage des ombres et des couleurs par Rosinski, en particulier lors de l’échappée d’un donjon en pleine nuit, reste toujours aussi impressionnant.
Le plus poétique : « Au-delà des ombres » (1983)
Sommet d’émotion et de fragilité, « Au-delà des ombres » envoie Thorgal dans ces mondes parallèles où les dieux se jouent des hommes, avec le fils des étoiles en victime privilégiée. Croyant Aaricia perdue en mer avec son enfant, Thorgal n’est, au début de cette aventure, que l’ombre de lui-même. Son apparition en épave humaine dans une taverne évoque immanquablement celle de Robert Mitchum ou de Dean Martin dans les saloons peuplés de soudards au début d’El Dorado et de Rio Bravo – mais Thorgal n’est-il pas aussi un western au pays des Vikings ? Devenu aphasique, Thorgal a pour compagnon la jeune Shaniah, qui est responsable de la disparition d’Aaricia. C’est Galathorn, le prince qui aspire à retrouver son trône de Brek Zarith, qui le sort de sa torpeur et l’engage à se rendre dans le deuxième monde, pour sauver Aaricia. Une seule solution : aller « Au-delà des ombres », à la rencontre de la mort elle-même, pour lui arracher Aaricia. Commence alors un périple hallucinant, peuplé d’un bestiaire aussi effrayant que grotesque, où Thorgal et Shaniah vont progressivement remonter le temps, jusqu’aux origines mêmes du monde. La conclusion de cette épopée en miniature, avec ses papillons voletant dans des planches de noir et de blanc, est l’une des plus mémorables et déchirantes que la série ait pu procurer à ses lecteurs. Les moins jeunes se souviendront peut-être que l’album fut adapté sous forme animée, de façon rudimentaire, mais poignante, dans la légendaire émission télévisée La Bande à Bédé.
Le plus énigmatique : « Alinoë » (1985)
Attention, ovni ! Alors que Thorgal a laissé sa famille seule, la découverte d’un mystérieux bracelet par son fils Jolan va semer le chaos sur l’île. Avec son scénario à la Shining, cet album met en scène Aaricia et Jolan face à un étrange enfant aux cheveux verts nommé Alinoë. Cette huitième aventure flirte avec le fantastique et les codes de l’horreur. Tous les personnages (même les animaux !) sombrent progressivement dans la folie et la violence, s’amplifiant de page en page. Grâce à une économie de textes et à la qualité de la narration et du dessin, « Alinoë » interpelle jusqu’au frisson. L’efficacité visuelle de Rosinski fait merveille. Les planches où Jolan se réfugie dans la forêt évoquent le travail de Gustave Doré sur Les Contes de Perrault. À la fin de l’album, les auteurs refuseront de donner toutes les réponses aux lecteurs, laissant planer un mystérieux doute sur Alinoë.
Les plus mythiques : « Les Archers » (1985) et « La Cité du dieu perdu » (1987)
Le cycle de Qâ est la symphonie du duo Van Hamme-Rosinski. Un premier mouvement, allegro, tout en vitesse et en virtuosité, s’épanouit dans « Les Archers », considéré par de nombreux aficionados comme le sommet de la série. Thorgal y rencontre tout d’abord l’amazone Kriss de Valnor, « notre Milady à nous », comme la surnomme Jean Van Hamme. Pied d’arbre et Tjall le fougueux deviendront pour Thorgal des compagnons plus fidèles que la guerrière, mais c’est surtout la flamboyance du trait de Rosinski qui souffle le lecteur : d’une tempête déchaînée à un combat nocturne, seulement éclairé d’un maigre feu de bois, il s’affirme comme un maître de la dramaturgie, idéal pour les intrigues, à la fois nerveuses et élégantes, de Van Hamme. Après le voyage au pays Qâ et sa jungle impénétrable digne d’Aguirre ou de Fitzcarraldo (Rosinski, lassé des paysages du Nord, avait demandé de l’exotisme à Van Hamme), « La Cité du dieu perdu » constitue, plus encore que « Entre terre et lumière » , l’apothéose du cycle, avec sa confrontation quasi œdipienne entre Thorgal et son père, faux démiurge, mais vrai psychopathe. Quelques scènes emblématiques scandent cet album élégiaque, où les explosions de violence crue alternent avec de purs moments de grâce.
Le plus complexe : « Le Maître des montagnes » (1989)
Moins connu du grand public, « Le Maître des montagnes » brille par la complexité de son scénario. Cette histoire proche du huis clos amoureux entre trois personnages dans une bergerie abandonnée introduit une nouvelle fois la thématique du voyage dans le temps. Jean Van Hamme offre un casse-tête original avec de multiples rebondissements et une fin douce-amère. Placée sous le signe du serpent Ouroboros qui se mange la queue, cette quinzième aventure est une réflexion sur le destin inamovible et la corruption du pouvoir. Dans ce récit autonome, Thorgal doit affronter le maître des montagnes Saxegaard à travers deux époques différentes. Aidés par la belle Vlana et l’ambitieux Torric, notre héros et ses amis subiront les effets néfastes du paradoxe temporel où un simple changement dans le passé peut transformer le présent. Porté par des planches fabuleuses de courses-poursuites à travers des montagnes enneigées, cet album respire la tragédie et la solitude. Une vraie pépite.
Les plus intenses : « La Marque des bannis » & « La Couronne d’Ogotaï » (1995)
Commencé avec « L’Épée-Soleil » en 1992, le cycle de Shaïgan-sans-merci est sans doute le plus sombre et le plus violent de la série. L’enfant des étoiles oublie sa famille et son passé pour devenir un terrible brigand des mers esclavagistes nommé Shaïgan. Dans « La Marque des bannis » (le troisième épisode du cycle), Aaricia doit répondre des actes de son mari, ce qui lui vaut l’exil. L’album se divise en deux temps avec un exode douloureux d’Aaricia (l’épouse de Thorgal a enfin un rôle à la hauteur de son rang) et Louve à travers le Nord et un récit initiatique avec Jolan. Le fils se révèle alors digne de son père, prêt à aller jusqu’à contacter son double du futur dans « La Couronne d’Ogotaï » pour sauver sa famille. Renouant avec le voyage spatio-temporel et le cycle du pays de Qâ, ce diptyque habilement construit revient vers la science-fiction tout en orchestrant l’avènement de Jolan comme héros. Moins viril que Thorgal, mais plus intelligent, Jolan séduit dans cette transition vers l’âge adulte. La série s’offre les services de la coloriste Graza Kasprzak qui apporte des couleurs plus chaudes et modernise la franchise avant son entrée dans le XXIe siècle. Thorgal apparaît pour la première fois dépassé par les événements. Il connaîtra des jours meilleurs, mais les fans se souviendront toujours de cet âge d’or terrible de la saga.
Le nouveau départ : « Aniel » (2018 )
Sans dévoiler les (nombreux) rebondissements qui rythment les adieux de Rosinski à son personnage, on peut d’ores et déjà classer ce volume parmi les plus réussis depuis le départ de Jean Van Hamme, en 2006. On sait que de nombreux amateurs de la série n’avaient guère apprécié l’aggiornamento graphique de Rosinski, dont le passage à la couleur directe, aux dépens du traditionnel triptyque crayonné-encrage-couleurs, laissait éclater le tempérament fauviste et vitaliste. Mais force est d’avouer que l’explosion chromatique qui accompagne Thorgal dans sa tentative désespérée de sauver son fils Aniel de la double entité maléfique qui le dévore est ici particulièrement efficace. Elle était déjà perceptible dans le premier projet de couverture envisagé par Rosinski, où le héros est entouré de plantes aussi enchanteresses que menaçantes. Le dessinateur lui a finalement préféré une version plus martiale, plus odysséenne aussi, où Thorgal, tout comme Ulysse, attend de retrouver sa famille pour enfin profiter de son identité retrouvée.
R. Brethes et L. Chéry sur Le Point Pop
Sympa cette analyse décortiquée avec les références évoquées!
Au-delà des Ombres pour moi.
Album troublant par excellence, où on plonge petit à petit dans l’inconnu géographique et temporel, mais aussi dans la délicate fragilité de l’âme. Cet album est une parfaite transposition du romantisme fantastique. Le lecteur avance sans savoir jusqu’où les auteurs vont l’emmener, mais au fil des pages il acquiert une certitude : il ne sera plus jamais le même après ça…
Nikko a écrit
Au-delà des Ombres pour moi. Album troublant par excellence, où on plonge petit à petit dans l’inconnu géographique et temporel, mais aussi dans la délicate fragilité de l’âme. Cet album est une parfaite transposition du romantisme fantastique. Le lecteur avance sans savoir jusqu’où les auteurs vont l’emmener, mais au fil des pages il acquiert une certitude : il ne sera plus jamais le même après ça…Difficile à dire : je ne fais pas vraiment de hiérarchie entre les albums du cycle Brek Zarith ou du cycle du pays Qâ ou encore d’excellents albums indépendants comme Les Trois Vieillards du Pays d’Aran ou Le Maître des Montagnes.
…je me rends compte que mes préférés sont tous dans les vingt premiers de la série même si j’aime beaucoup Géants, La Cage…
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