Rapprochement avec Le Lombard et les auteurs
Ce sujet a 202 réponses, 26 participants et a été mis à jour par banner, il y a 1 an et 9 mois.
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Et j’ajoute quelques derniers mots sur le sujet, pour vous dire que j’ai réalisé deux entretiens avec les deux auteurs, d’abord avec Mathieu avant notre rencontre « réelle », puis avec Xavier tout récemment.
Courant septembre, je vous proposerai ces entretiens sur le forum, puis ensuite sur le site Thorgal.com. Comme je l’ai fait avec Roman Surzhenko, je vous les distillerai petits bouts par petits bouts, avec des photos et des bonus.
(heu, pas beaucoup de photos, pour ceux qui ont suivi la conversation)thorgal-bdWebmestreBlois 2016 – Partie IAllez, c’est reparti pour une nouvelle tournée d’anecdotes croustillantes ? Avec de l’aventure, du charme et de l’émotion ?
Un peu plus d’un an après ma dernière rencontre stimulante avec des auteurs (voir à la page précédente de ce sujet), j’ai relancé la machine lors du festival bdBOUM 2016 de Blois. Grzegorz Rosinski et Xavier Dorison y étaient. Rien que ça, les enfants. Avec un nouvel album de Thorgal tout chaud, l’encre à peine sèche.
Et pour une fois, j’avais un plan. J’ai contacté une partie de mon maigre carnet d’adresse pour annoncer ma venue, et gratter l’éventuelle possibilité de pourquoi pas faire, sous réserve, un minuscule petit truc pas trop gros avec les auteurs/éditeurs présents pendant le week-end. Et oui, quand même hein, maintenant je m’occupe carrément du site officiel, the Thorgal.com, ça ne rigole plus, je suis le bénévole-de-chez-Smith-en-face. J’étais aux taquets.
Bon. Le bide.
Ah si, j’ai contacté Patrick Gaumer, auteur entre autres de la fantastique monographie Rosinski, et il a été ravi à l’idée qu’on se rencontre. Nous avions longuement échangé au moment de la sortie de son livre, il avait gentiment répondu à pas mal de questions que je lui avais posées, mais tout cela s’était fait par téléphone et mail. Là, on s’est donné rendez-vous au café littéraire qu’il devait animer le dimanche matin avec les auteurs. Du coup, je l’annonce d’emblée, Patrick est nommé chouchou officiel de mon week-end. Un titre mérité, vous le verrez.
Mais avec tout ça, je suis passé au plan B, c’est à dire mon plan habituel. Je suis donc parti sans rien préparer, rien prévoir. Sans aucune pression et sans aucun objectif établi. J’avais juste réservé la chambre d’hôtel. Je me fais vieux. Il y a 10 ans, même ça je ne le préparais pas. Tu vas voir que dans 10 ans je vais me mettre à regarder la route pour y aller, à chercher à l’avance un restaurant pas loin de l’hôtel, à m’emmener un petit siège pliable pour les files d’attente…
J’étais accompagné par mon amoureuse et mes enfants, comme ça j’étais au moins sûr de passer quoi qu’il arrive un super week-end.
Nous sommes arrivés au festival à 13h environ. Blois, je ne sais pas si vous connaissez, une ville magnifique. L’essentiel du festival est concentré dans la « halle aux grains ». L’entrée est gratuite. L’avantage, à 13h, c’est que les « gros » auteurs déjeunent. Les festivaliers sont moins nombreux, on peut profiter bien mieux des expositions, et rencontrer des auteurs moins connus. Ceux qui ne mangent pas, ou seulement des patates et du riz, 2 ou 3 fois par semaine. On les reconnait facilement, ils notent sur un papier les dédicaces qu’ils réalisent, ça leur permet de calculer s’ils pourront payer l’essence pour rentrer chez eux à la fin du week-end. C’est dur, la BD.
J’en ai donc profité pour acheter et faire dédicacer quelques albums, en famille, et pour passer un moment sympa avec les auteurs présents.Mais aussi, j’ai profité de ce moment privilégié pour visiter la belle expo Thorgal qui était installée dans l’entrée du bâtiment. C’était la première chose à voir en entrant, la dernière à revoir en partant.
Je vous en parle, avec plein de photos… demain !
Héhé ! Ça démarre fort tes anecdotes, heureusement que tu es le roi du plan B !
Je suis impatient de lire la suite des aventures du bénévole-de-chez-Smith-en-face !
thorgal-bdWebmestreBlois 2016 – Partie IIAlors ça continue !
Aujourd’hui, avant de passer à la partie méga-croustillante, je vais me concentrer sur l’expo Thorgal. Ce sera un peu le fil rouge du reportage. Elle nous accueillait avec des planches de l’auteur, avant même d’entrer, et avec une spectaculaire planche peinte avec le logo et les emblèmes vikings de la série. Très bien réalisé, tout comme le reste de la scénographie, en partenariat avec le CDSAE (Centre Départemental de Soin, d’Accueil et d’Éducation du Val de Loire), par des jeunes en situation de handicap encadrés par le personnel du CDSAE, tout au long de l’année passée.
Dans une alcôve, une piqûre de rappel ou de présentation.
On va y aller, suivez la flèche !
Au-dessus de l’entrée, une belle reproduction de l’engin volant utilisé par Thorgal chez Armenos, dans « Le mal bleu ».
Et dans l’entrée, la porte du Deuxième Monde ! Ma fille a testé, la porte ne fonctionne pas. C’est dommage, c’était l’occasion de rencontrer la Gardienne.
La proue d’un drakkar viking ornait l’angle de l’une des salles. Juste derrière, Thorgal semble prêt à embarquer. La petite fille à gauche, c’est ma petite Louve personnelle (qui a plutôt le look d’Aaricia, en fait).
A droite, remarquez les dimensions des planches. La première, plus petite, vient de l’album « Le barbare » (tome 27). Les deux autres, du tome 28 « Kriss de Valnor ». Sacré changement de format.Les planches en couleurs directes, sans les bulles, sont juste magnifiques. Plus belles que dans les albums, en fait, d’après moi.
C’est loin d’être fini ! Je vous montrerai la suite de l’expo demain, sûrement.
thorgal-bdWebmestreBlois 2016 – Partie IIIEn dehors de l’expo, je m’étais fixé comme mission de faire quelque chose. Mais je ne savais pas trop quoi. Je n’avais aucune idée de l’emploi du temps des auteurs, mais je savais qu’au pire je pourrais les croiser le dimanche pendant le café littéraire auquel j’étais inscrit.
J’avais aussi un objectif secondaire de qualité. J’adore énormément d’artistes, mais il n’y en a que deux pour qui j’ai une admiration absolue. Il y a Grzegorz Rosinski. Parce que ses histoires m’ont fait rêvé pendant mon adolescence et au-delà ; parce qu’avec Hermann, Derib et Franquin, il fait partie du quatuor d’auteurs qui a bâti ma passion pour la BD ; et parce qu’il m’a plu en tant qu’homme autant qu’il m’avait plu en tant qu’artiste.
Mon autre champion, c’est Renaud. Ses rimes et ses mots, son humour, ses passions et ses doutes, m’ont accompagné toute ma vie. Et il s’est trouvé, hasard magnifique, que sa fille Lolita était présente au festival. Elle est auteur de BD, entre autres. Très jolie. Et puis, bon, j’ai braillé pendant 25 ans que j’étais morgane de Lola, à un moment, ça demande vérification.Mais avant ça, j’ai lancé l’opération Rosinski. J’avais pensé à un « Où est Grzegie ? » dans le festival, d’autant qu’il a depuis quelques temps des chapeaux spectaculaires qui le rendent identifiable dans la foule. Mais finalement, j’ai opté pour un Cluedo « Qui a vu Rosinski », avec 3 questions à résoudre, le lieu, l’heure et la disponibilité.
J’ai commencé avec une dame à l’accueil du festival. Souvent, c’est en demandant peu qu’on obtient beaucoup. Je lui ai demandé où je pourrais voir les différents envoyés du Lombard, en glissant quelques prénoms de gens que je savais présents. Du style le gars qui connaît vachement de monde. Elle s’est étonnée que je n’aie pas leurs numéros de téléphone, mais bon, si je lui avais dit que je n’ai pas de smartphone, elle ne m’aurait pas cru ! J’ai bien un vieux téléphone moisi, mais il n’y a que quelques amis et ma maman, dedans.
Mais grâce à la dame, j’ai validé le lieu, le stand d’une librairie dans le bâtiment voisin.Hop, j’y suis allé avec ma petite équipe personnelle de supporters, pas encore épuisés. Les pauvres, s’ils avaient su ce qui allait venir…
Le second bâtiment commençait à être bondé. 14h30, les auteurs qui mangent étaient de retour du restaurant. Ceux qui ne mangent pas les regardaient en salivant. Avant même de lancer la chasse, voilà que je croise Piotr Rosinski, le fils du dessinateur. On échange quelques mots, et il m’apprend que son père sera en dédicaces à 16h. L’heure, validé.
Bon du coup, grosse flemme d’aller voir où ça se passe. Il y avait du monde, c’était à l’autre bout, là-bas, loin. En plus je repère un auteur que j’adore, Laurent Astier, qui se trouve être entre autres le dessinateur de l’album « Comment faire fortune en juin 40 » scénarisé par Xavier Dorison (et Fabien Nury) paru il y a quelques mois. Il est gentil, passionné, talentueux, je le croise depuis des années dans les festivals.
Hop, je me glisse dans la file. En plus il avait une super chemise.J’y suis resté très longtemps, en fait, et pour me venger, quand ça a été mon tour, on a discuté un petit moment. Il m’a avoué n’avoir lu les Thorgal que jusqu’au 13. J’ai eu honte pour lui. Il travaille actuellement sur un roman graphique écrit avec l’aide d’un ancien taulard, qui lui a permis de découvrir le monde de la pègre, des prisons. Il m’en a longuement parlé, avec passion. Hop, liste à acheter pour 2017.
Et je suis reparti avec un joli cadeau, merci Laurent.Vous remarquerez peut-être, en bas de la page, qu’il y a une seconde signature faite au stylo. Mais qu’est-ce donc ? Ah ah, c’est qu’il en est arrivé des choses après ça. Ho oui. Des tas. Du croustillant, du salace. De l’aventure, de la passion.
La suite, c’est du lourd. J’espère avoir le courage de vous la raconter demain.
Ce serait pas la signature de Xavier Dorison là en bas ? C’est vrai qu’il a l’air très sympa ce Laurent Astier…
Thorgal-BD a écrit Du croustillant, du salace. De l’aventure, de la passion.
L’opération Rosinski est lancée ! Euh… pour le côté salace, t’es pas obligé de donner tous les détails !
tjahzi a écrit
L’opération Rosinski est lancée ! Euh… pour le côté salace, t’es pas obligé de donner tous les détails !Peut être que lui aussi il a rencontré Grzegorz dans les toilettes???!!!
thorgal-bdWebmestreBlois 2016 – Partie IVIl faudra être patient, ce soir je reviens un moment sur l’expo Rosinski, raison première de ma visite. On va s’intéresser à la petite maison qui s’ouvrait sur la gauche de l’entrée. Vous remarquerez que les fenêtres ont une certaine classe — et que la police me surveille discrètement.
A l’intérieur, on voit que le travail abattu pour cette réalisation éphémère est sidérant. Encore bravo aux jeunes et à leurs encadrants.
Les planches muettes sont magnifiques. Les couleurs m’ont semblé différentes de celles de l’album. Plus vivantes, plus réalistes, plus nuancées. L’absence de bulles permet de les apprécier pleinement.
Si vous voulez faire un petit somme, les rêves sont en place, plus qu’à piocher pour la nuit.
On peut passer à table, aussi, éventuellement ? Le repas est servi, mais pas dans les assiettes, juste au-dessus.
Là par contre, que personne ne s’avise à venir mettre le feu. Même pas l’écarlate. Soupe froide.
Quatre assiettes…
Dans un coin de la pièce, on reconnaît les malles de la famille, celles dans lesquelles Louve ne cesse de venir piquer des vieux objets à papa.
Rappel sympa. Perdus dans cet univers, on en oublierait presque que tout cela tient dans ces quelques albums.
Le prochain épisode vous proposera une rencontre avec une guest star. Et je vous préviens, il y aura de la boisson, de l’argent liquide et des filles à demi-nues.
thorgal-bdWebmestreBlois 2016 – Partie VJ’en étais resté à l’agréable rencontre avec le dessinateur Laurent Astier. Tellement agréable que je me suis retrouvé complètement à la bourre pour aller à la séance de dédicaces de Grzegorz Rosinski. J’avais pourtant prévu d’y aller en avance, afin d’être sûr de pouvoir lui glisser un coucou, voire une bise, et d’en profiter pour éventuellement se donner rendez-vous à un moment ou un autre du week-end.
Bon, je me suis dit, tant pis j’y vais quand même, j’aurai au moins quelques photos pour le site.
En partant, j’ai dit à mon amoureuse que j’y allais pour 5 à 50 minutes, selon le sens du vent. Elle m’a dit « allez, vas-y, va voir ton Grzegorz, on va se débrouiller ». Oui, elle dit que c’est mon Grzegorz, le mien.
J’arrive sur le stand du libraire avec l’idée d’attraper un attaché de presse du Lombard, ou un éditeur, un membre de la famille, un voisin, une connaissance ? J’aperçois l’auteur, assis à l’extrémité de la table des dessinateurs. Il y a du monde, les dédicaces ont démarré depuis un bon moment, mais comme il a été placé dans l’angle le flot de gens fait un peu le tour du stand et ne gêne pas trop les autres files de dédicaces.
J’attrape une personne du stand, lui explique un peu ma fonction, sans insister particulièrement. Il faut dire qu’après une période faste où j’ai eu la chance d’être assez proche de Grzegorz et de sa famille, je viens de passer 4 ans sans aucun contact.
Je demande si je peux aller lui faire une petite bise, la personne accepte gentiment.Du coup je me faufile dans le rang d’auteurs. Coup de bol, il reste une place à côté de Rosinski, celle de Xavier Dorison, pas encore arrivé. Je salue Grzegorz, tout surpris de me voir. Je lui demande si je peux m’asseoir un moment à côté de lui, il valide.
Bon ben, je me suis assis. Et j’y suis resté 1h30.
(Je précise que la dédicace ci-dessus, un beau Chninkel, est pour un autre Stéphane que moi.)
On s’est mis à discuter, Grzegorz et moi. J’ai eu l’impression qu’il était plutôt content de me voir. Il était assez fatigué, après cette semaine intensive de voyages, de rencontres et de dédicaces un peu partout en France et en Belgique.
Il y avait devant lui une boîte avec de l’argent. Il m’a parlé longuement de sa nouvelle démarche, l’idée qu’il tente de faire passer dans les derniers festivals où il est allé. Il trouve que ce moment d’échange avec le public, où le dessinateur offre à ses lecteurs ces dédicaces qu’on aime tant, peut être un instant où la solidarité et le partage ont du sens. C’est pour cela qu’il était demandé aux gens qui voulaient une dédicace de donner quelques sous pour une association.
A Blois, c’était pour Debra France, une association qui vient en aide aux personnes souffrant d’épidermolyse bulleuse et qui aide au financement de la recherche sur ces maladies génétiques.
Et je peux vous dire que les gens ont joué le jeu. La boîte pétait de pognon, certaines personnes donnaient 50 euros. Merci à tous.
Tiens, regardez les deux prochaines dédicaces, Aaricia et Kriss.
Grzegorz a réaffirmé sa préférence pour Aaricia.
Il a parlé politique, aussi, comme il l’a fait dans divers entretiens ces temps-ci. Il est inquiet. La montée de l’extrême-droite, partout en Europe, notamment en Pologne et en France. Le nationalisme. Les gens qui oublient par où on est passé, notre histoire récente, la haine et la bêtise qui poussent les gens vers les extrêmes.
Il pense à la guerre, aux libertés bafouées, aux gens qui se retournent les uns contre les autres.Je valide bien sûr son avis, on est sur la même ligne lui et moi. La différence, c’est mon optimisme sans fond, qui me pousse à toujours penser que tout ira mieux.
Les gens faisaient dédicacer toutes sortes d’ouvrages, pas seulement du Thorgal. Rosinski était très content de voir arriver un Skarbek, ou sa monographie, par exemple.
Bon, moi, je me disais, qu’est-ce que je fais, je m’en vais ou je reste ? A un moment, je me suis dit tant pis, autant en profiter pour passer un moment avec lui, jusqu’à ce que Xavier Dorison vienne réclamer son siège.
Je vous avais promis des filles à demi-nues, en voici, sur « La vengeance du Comte Skarbek ». Je crois que Rosinski est particulièrement fier de cette histoire réalisée avec Yves Sente. Elle lui a permis de faire autre chose que du Thorgal et de changer son approche de la BD, en se faisant plaisir à 100%.
J’en ai profité pour regarder une belle intégrale de Skarbek, en l’empruntant à un lecteur. Les fonds de pages et des bulles étaient teintés un peu comme les pages d’un vieux livre, l’effet était superbe et faisait joliment ressortir le dessin.
J’ai demandé à Grzegorz s’il avait cette intégrale dans sa collection, et je crois qu’il a pensé que je lui demandais ça pour lui en piquer une ! La honte ! Je me suis dit, la vache, il doit avoir croisé des tonnes de profiteurs pour imaginer que je veuille me servir chez lui.
Ou alors, c’est que je n’ai rien compris.
Mais bon, les profiteurs, vous allez voir qu’il y en avait, je vous en parlerai dans l’épisode suivant.BravoMerci de nous faire partager quelques moments de ce week-end à Blois Il me tarde de lire la suite
J’ajoute que j’ai adoré la vengeance du Conte Skarbek et encore plus les Ex Libris vendus avec la 1° édition.
Par contre j’avoue, j’ai acheté ces livres parce que j’aime beaucoup les dessins de Rosinski, je ne suis donc pas objectif du tout !
- Ce sujet a été modifié le il y a 7 ans et 12 mois par Niconic.
Elles sont où les filles à moitié nues ? Ah c’est ça ! La nudité est plutôt symbolique là… Je préfère les filles dans Skarbek
J’en reviens pas de la manière dont tu t’es incrusté à côté de Grzegorz ! Je parie que Xavier Dorison faisait les 100 pas en attendant que tu aies fini ta petite discussion…
thorgal-bdWebmestreBlois 2016 – Partie VIniconic a écrit
Merci de nous faire partager quelques moments de ce week-end à Blois Il me tarde de lire la suite J’ajoute que j’ai adoré la vengeance du Conte Skarbek et encore plus les Ex Libris vendus avec la 1° édition. Par contre j’avoue, j’ai acheté ces livres parce que j’aime beaucoup les dessins de Rosinski, je ne suis donc pas objectif du tout !Oui, c’est un bon album, précurseur graphique de nos Thorgal actuels.
tjahzi a écrit
Elles sont où les filles à moitié nues ? Ah c’est ça ! " /> La nudité est plutôt symbolique là… Je préfère les filles dans Skarbek " /> J’en reviens pas de la manière dont tu t’es incrusté à côté de Grzegorz ! " /> Je parie que Xavier Dorison faisait les 100 pas en attendant que tu aies fini ta petite discussion…J’avais promis des filles et du pognon, c’est fait ! Il ne manque que la boisson. En fait, c’était du coca, bu par le maître. Voilà. Pis c’est tout.
Pour la place, je crois qu’en fait j’ai piqué celle de Rosinski qui avait piqué celle de Dorison, donc techniquement je ne suis responsable de rien et innocent de tout.
Bon je me suis effectivement un poil incrusté. Mais ça faisait 4 ans, depuis notre dernière rencontre, donc là j’en ai pris pour les quatre prochaines années !
J’ai quand même eu une minuscule utilité. J’ai recueilli les tickets des gens (il y avait eu un tirage au sort je crois, ou une distribution, de 15 tickets). J’ai veillé sur le pognon. Et surtout j’ai fait le ménage dans la file parce qu’il y avait, comment dire, quelques abus.
Ah aussi, quand un gros lourd ou un autre venait ennuyer Grzegorz, je répondais à sa place.Globalement, les gens étaient très gentils, aimables, attentifs, un peu émus parfois. La séance s’est passé dans le calme. Rosinski dédicaçait au gros crayon, sans esquisse, et ajoutait sur certains modèles féminins un peu de rouge ou de orange dans les cheveux, la coiffure, sur la bouche, le pubis…
Voilà une belle Kriss mise en couleurs.
Et un autre Thorgal, la star des dédicaces.
Il y avait encore une belle ligne de fans après la fin de la séance de dédicaces. Rosinski avait accepté de continuer après les 15 dédicaces, mais seulement pour des signatures.
En fait, c’étaient des signatures « améliorées ». Un profil de femme prolongé d’un petit mot amical, ou un bateau accompagné d’un ciel et d’une mer sereins. Les gens étaient ravis, avec le plaisir de repartir avec un vrai dessin ! C’était sympa.La gamelle de pognon était toujours là, en mode à vot’bon coeur, et la plupart des visiteurs ont mis des sous, juste pour jouer le jeu. Je crois que Grzegorz était assez fatigué, mais il a continué de bonne grâce, jusqu’au dernier visiteur.
Il a quand même fallu faire un peu la police. Certaines personnes voulaient à tout prix une dédicace. Il y en a même un qui a été assez énorme. J’avais honte pour lui. Tiens, je vous fais le dialogue.
Lui – M. Rosinski, vous me faites une dédicace ? Je vous donne 50 euros.
Moi – Non, désolé, il n’y a plus de dédicaces. Mais vous pouvez avoir une signature.
Lui – M. Rosinski, vous me faites une dédicace ? J’ai 50 euros, je vous les donne.
Moi – NON, plus de dédicaces. Seulement une signature. C’est déjà très bien.
Lui – Mais j’ai fait la queue !
Grzegorz – Je ne fais plus de dédicaces.
Lui – Bon, je vois, alors je vais devoir revenir demain !
Moi – Voilà, on va faire ça.Et en parlant de gros nuls, je suis allé voir sur Internet le lendemain, pour m’esquinter le cerveau. J’ai trouvé plusieurs dédicaces du week-end sur un site d’enchères. Sans rire, les gens. Ça ressemble à quoi.
Il y en avait même un qui vendait une « édition spéciale » de « La magicienne trahie », signée, pour 40 euros. L’édition spéciale en question, c’est celle qui est sortie ce mois-ci, vendue à 3 euros en librairie. Et le gars présentait ça comme un bouquin d’exception.Allez, passons à autre chose, la plupart des gens étaient chouettes.
Au final, l’opération a rapporté 680 euros ! Belle générosité des participants aux séances de dédicaces. Je pense que l’auteur a été ravi d’un tel résultat. Il espère reproduire l’expérience à l’avenir, et aimerait que d’autres auteurs l’accompagnent dans cette démarche.
La séance s’est terminée. J’ai accompagné Grzegorz jusqu’au bout, alors que j’avais imaginé ne pas rester trop longtemps. Je crois que les gens du stand étaient plutôt contents que j’aie participé à la bonne tenue de la séance. Ils m’ont remercié, en tout cas, alors que ce n’était sûrement pas vraiment mérité.
Tant qu’à faire, j’ai pris le temps de lui amener ma petite famille, qu’il n’avait pas vue depuis des années.
Mais avec tout ça, j’ai raté la séance de dédicaces avec Lolita Séchan ! Rooh, zut. Déçu. Et content à la fois. Au lieu d’aller voir une jolie dessinatrice, j’ai préféré passer une heure avec un papy.
Thorgal-BD a écrit
Globalement, les gens étaient très gentils, aimables, attentifs, un peu émus parfois. La séance s’est passé dans le calme. Rosinski dédicaçait au gros crayon, sans esquisse, et ajoutait sur certains modèles féminins un peu de rouge ou de orange dans les cheveux, la coiffure, sur la bouche, le pubis…Les lecteurs pouvaient demander ce qu’ils voulaient comme dessin ? Et il y a eu des demandes originales ?
Thorgal-BD a écrit
Mais avec tout ça, j’ai raté la séance de dédicaces avec Lolita Séchan ! Rooh, zut. Déçu. Et content à la fois. Au lieu d’aller voir une jolie dessinatrice, j’ai préféré passer une heure avec un papy.Là je ne sais pas comment tu as pu laisser tomber une fille pareille ! Je viens d’écouter son interview à propos de son roman graphique. Elle a mis des tas d’années pour le réaliser, tu seras toi-même devenu papy quand son prochain album sortira !
thorgal-bdWebmestreJ’ai cette vidéo où on voit un peu plus son travail.
Tjahzi a écrit
Les lecteurs pouvaient demander ce qu’ils voulaient comme dessin ? Et il y a eu des demandes originales ?Les gens étaient fous, ils demandaient carrément du Thorgal, de l’Aaricia…
Non, blague à part, c’était très classique. Les filles à poil, c’est Grzegorz qui a eu envie.Ah si, il y en a eu un bien. Un gars qui lui a tendu pour signature un livre de quelqu’un d’autre. Grzegorz ne signe pas les livres qui ne sont pas de lui, ne fait plus de dédicaces sur feuilles blanches ou dans des livres de dédicaces. A cause des braves gens dont je vous parlais dans mon message précédent.
Du coup, il lui a fait une signature de Manara, hyper bien imitée. Le garçon ne connaissait pas Manara, ça m’a surpris, quand même, dans un festival BD. C’était marrant (pour moi, hein, moins pour le gars j’imagine) (encore qu’une signature de Manara vaut bien une signature de Rosinski) (et encore mieux, une signature de Manara par Rosinski ; unique).Tjahzi a écrit
Là je ne sais pas comment tu as pu laisser tomber une fille pareille ! Je viens d’écouter son interview à propos de son roman graphique. Elle a mis des tas d’années pour le réaliser, tu seras toi-même devenu papy quand son prochain album sortira !Ah oui, j’ai bien raté mon coup. Mais je rappelle que je n’avais aucun plan, pas regardé les heures des dédicaces, pas regardé où étaient les stands.
En plus, quand j’ai enfin retrouvé ma chérie (qui avait fait trois fois le tour des stands en se demandant où j’étais, sans penser que je pouvais être assis dans le carré des auteurs sur la chaise marquée Rosinski) elle m’a dit : « Oh dis donc, j’ai vu ta Lolita (oui, elle dit ma Lolita), c’est vrai qu’elle est jolie, il y avait du monde qui faisait la queue, mais pas trop, tu aurais pu y aller. »
Rooh, zut, à la même heure que le maître. Pas de chance quand même.thorgal-bdWebmestreBlois 2016 – Partie VIIJ’en oublierais presque de vous raconter la suite !
Avant d’aller vérifier si la chambre d’hôtel était accueillante, j’ai fait un second tour dans l’expo Thorgal. J’y ai croisé à nouveau Grzegorz Rosinski, qui profitait du calme de la fin de journée pour s’y promener. Je l’aurais bien accompagné, mais je me suis dit qu’il allait finir par appeler la sécurité si je continuais à lui tourner autour, alors je l’ai laissé profiter du beau travail des organisateurs.
Voici quand même une dernière série de photographies de l’exposition. Focus aujourd’hui sur les planches. J’ai passé du temps à les observer. Il y avait des planches de toutes les époques, des années 70 à aujourd’hui. Elles étaient sous vitres, je ne sais pas si les photos pleines de reflets sont parlantes, mais en voici un échantillon.
Sur cette première photo, on voit à quel point l’encrage joue sur la tonalité de la page. Ces planches sont essentiellement issues de l’album « Le mal bleu ». La fuite de Thorgal, par la rivière souterraine, est l’un des moments forts de cet album. L’encrage des deux planches de droite est magnifique. L’eau, les reflets, la gestion de la lumière… Waouh.
N’ayant pas de belle photo, je vous mets la planche de l’album. Bavez.
Il y avait de jolis recoins, comme celui-ci, avec du mythique.
Quand on observe les planches, on voit les traces de crayonnés, les reprises, l’encrage effacé au blanco, les traces anciennes de retouches. Sur les planches les plus récentes, les bulles sont des stickers, alors que sur les planches plus anciennes tout est écrit à la main.
Du côté des « archers », il y avait de la déco !
… et la visite était accompagnée.
Les planches du nouvel album, « Le feu écarlate », étaient bien sûr présentes. Voilà la première. Je crois l’avoir déjà dit, mais j’ai trouvé que les couleurs étaient meilleures que dans l’album. Plus nuancées, plus vivantes.
La suivante je la cache, c’est un giga-spoiler de l’album. Si tu ne l’as pas lu, ne clique pas. Sois raisonnable, sois fort. Même si tu as trop trop envie de cliquer parce que ça te démange et que c’est plus fort que toi. Du genre, tu fais la queue devant le cinéma pour voir Star Wars 7 et il y a un champion qui passe en Renault 5 tunée et qui braille à toute la file ce qui se passe à la fin, tu sais, là, le truc qu’il ne faut pas savoir sinon tu y penses pendant toute la projection.
Là, ça va te faire pareil.Cliquer pour afficherEt voilà, tu as cliqué. Ne viens pas te plaindre, ni repris ni échangé.
Que tu es faible… J’ai honte.
Il y avait aussi des vieilleries magnifiques, comme cette planche, vénérable et vénérée.
Un peu de lecture sur l’auteur…
Et pour finir, sur l’un des murs de la maisonnette que je vous ai montrée dans un épisode précédent, les jeunes gens qui ont participé à la réalisation de l’exposition avaient laissé leur petit nom. Bravo à vous.
Voilà, après tout ça, je suis rentré à l’hôtel. Le soir il y avait match de rugby contre l’Australie, on a perdu 25-23, mais bon, on ne peut pas tout gagner le même jour.
Dans le prochain épisode, je vous parlerai du café littéraire du dimanche. C’est du beau, c’est du lourd, il y a du poil et du cuir. Accrochez-vous.
Du poil et du cuir ? Ça sort d’où cette expression ?
Je suis impatient que tu nous racontes le café littéraire avec les deux auteurs.
Un grand merci pour cette visite et ces anecdotes pleines d’humour !! C’est sympa d’avoir fait ça pour ceux qui ont loupé cette expo ! Sais-tu quand aura lieu la prochaine dédicace ? Je rêverais de voir Rosinski et d’avoir la chance de repartir avec un dessin
J’avoue, j’ai cliqué sur le spoiler, mais ça en valait la peine ! A quand la suite du récit ?
effectivement les planches du 35 ont l’air magnifiques, plus nuancées, avec plus de relief.
Les planches originales du tome 35 sont beaucoup plus belles que les planches de l’album, plutôt que de demander l’album au Père Noël, je vais lui suggérer de mettre les planches originales dans mes petits souliers…..sans les plier bien sûr
- Ce sujet a été modifié le il y a 7 ans et 11 mois par Niconic.
Il serait pas un peu sombre á l’impression ? je suis étonnée tout de même…
Oui, les couleurs ont l’air plus flamboyantes sur les planches originales photographiées par Stéph.
Apres lecture de quelques trucs sur le forum de bd-gest (ils sont durs avec Thorgal la-bas brrr je suis revenue) manifestement la version á 35 euros est mieux imprimée, disons que les couleurs correspondent á ce que je vois lá et le papier moins cheap ……………….
du coup je dirais plutôt que la version á 12 euros c’est la version pauvre, celle à 35 la normale, et la luxe fait 135 euros …….. bref j’aime pas trop cette approche très dans l’air du temps
thorgal-bdWebmestreCafé littéraire à Blois – 1Lore a écrit
Un grand merci pour cette visite et ces anecdotes pleines d’humour !! C’est sympa d’avoir fait ça pour ceux qui ont loupé cette expo ! Sais-tu quand aura lieu la prochaine dédicace ? Je rêverais de voir Rosinski et d’avoir la chance de repartir avec un dessinLa prochaine rencontre, avec la même expo, c’est la semaine prochaine au festival d’Angoulême !
hirondl a écrit
du coup je dirais plutôt que la version á 12 euros c’est la version pauvre,Non non, il ne faut pas le voir comme ça, ça reste des albums bien imprimés. Par contre, les versions plus chères ont pu bénéficier d’un papier plus luxueux et de techniques d’impression plus poussées, mais pas au détriment de l’édition normale. Ce sont justement ces ajouts qualitatifs qui font qu’elles coûtent plus cher. Je pense surtout à l’édition prestige, dont le prix est certainement lié au coût supérieur de l’impression. On ne peut pas vendre le foie gras au prix des rillettes, mais les rillettes, ça reste bon.
L’édition de luxe c’est un peu différent, les tirages de tête existent depuis des lustres, c’est juste un marché différent de la BD, destiné à un public différent.lokocha et quelques autres ont écrit
On veut des poils et du cuir!!!!Ah oui, là, clairement, j’ai zappé. Mais mais mais il n’est jamais trop tard pour faire plus ou moins bien, alors voici enfin la suite !
Je vous préviens d’entrée, tout ça date de deux mois, alors il va falloir que je gratte dans ma malheureuse cervelle pour retrouver l’essentiel de ces incroyables aventures. Vous vouliez du poil et du cuir, il y aura même de la fesse.
De la fesse posée sur du cuir, pour être précis.Revenons à l’affaire. Je vous avais laissé un samedi soir, nous voici au dimanche. Et là, manque de bol, il pleut à verse. Avec un vent à emporter les moumoutes. Ça ne paraît pas bien gênant, quand on veut s’enfermer dans un festival de BD avec un livre à la main. Sauf que j’ai promis à mon amoureuse qu’on irait visiter Blois aujourd’hui, histoire de compenser un peu la journée peu glorieuse que je lui ai infligée la veille.
Du coup je ne fais pas trop le malin lorsque j’évoque la sortie du matin, le rendez-vous à la Maison de la BD de Blois pour un café littéraire avec les auteurs de Thorgal.
On y va malgré tout, j’adopte le profil du gars qui s’excuse d’avoir commandé un banana split mais qui l’arrose quand même de Chantilly. Et là, coup de bol : c’était très bien organisé. Le bâtiment était dans une petite rue près du fleuve, assez loin du lieu principal du festival en fait. Mais à l’intérieur, tout était prévu pour accueillir le pèlerin du phylactère. Il y avait des expos, disséminées dans plusieurs pièces, et des ateliers découverte pour les enfants, avec des bénévoles motivés et motivants. Ils pouvaient dessiner sur des tables lumineuses, travailler avec diverses techniques (dessin, encrage, découpage, déchirage… ) etc.De mon côté, je découvre la salle du café littéraire, une petite salle remplie de chaises et de tables, comme une terrasse de café en intérieur. Dans un coin, le fameux cuir (ou tout comme), des fauteuils destinés aux auteurs.
Je m’installe dans un petit coin discret.La salle se remplit peu à peu, quelques dizaines de personnes. Sur la fin, il reste quelques places, des visiteurs des expos ou ateliers voisins sont invités à nous rejoindre.
Le premier VIP à s’installer est Patrick Gaumer. Spécialiste de la BD, biographe, libraire, Patrick est l’auteur de la monographie Rosinski, entre autres.
J’avais pris contact avec lui dans les jours qui ont précédé le festival, il avait l’air content qu’on se rencontre. On avait pas mal échangé au moment de la parution de son livre, notamment pour réaliser un entretien qui est ICI. Mais on ne s’était jamais rencontrés. J’ai discuté avec lui. Il est gentil, ouvert, passionné. C’était sympa. Ensuite je me suis installé sagement, et les auteurs sont arrivés.De gauche à droite, Grzegorz Rosinski, Patrick Gaumer et Xavier Dorison. Sur la table, un album « Le feu écarlate » et le beau dossier de presse qui lui est dédié. J’ai eu la chance de me le procurer, il faudra que je vous le montre.
Comme vous pouvez le constater, il y a bien du poil et du cuir. On est en campagne électorale. Je tiens mes promesses.
La suite demain !
Tiens, je n’avais pas imaginé que le slogan « Du poil, du cuir et de la fesse » donnerait ça… On trouve de tout dans le monde de Thorgal !
Tu as quand même eu la chance que la Maison de la BD avait prévu de quoi occuper ta petite famille, sinon j’imagine que la balade sous la pluie aurait gâché ton café littéraire… au fait, il est où le café ? Encore une promesse de campagne ?
thorgal-bdWebmestreCafé littéraire à Blois – 2J’avais dit la suite demain, en fait c’était après-demain !
Il y avait bien du café, un petit bar au fond de la salle. Et même une mini-librairie, pour ceux qui souhaitaient acheter le nouvel album.
Bon, alors, la suite… On ne va pas se mentir, tout cela remonte à deux mois, je vais avoir du mal à vous raconter le détail de la conversation ! J’avais bien sorti un petit calepin pour prendre des notes, puis je me suis dit, bah profite, pourquoi tu t’embêtes à prendre des notes, tu n’es pas mandaté par la rédaction de France 2.
Alors j’ai rangé le stylo et juste profité du moment. Le boulot du quidam. Je vais quand même essayer de me gratter la cervelle pour en ramener quelque chose !
Pour me rattraper un peu, je vous mets plein de photos.Patrick Gaumer a pris la parole, présenté ses camarades et lancé la discussion. Souriant, l’œil malicieux, il a mis à l’aise tout de suite le public et les auteurs. Il a commencé par interroger Grzegorz Rosinski.
La conversation a porté sur les débuts de Grzegorz, ses premiers contacts avec la BD, en tant que lecteur puis en tant qu’auteur. Il a rappelé quelques anecdotes classiques, les premières images de BD qui ont marqué son enfance, la rencontre cruciale avec un jeune scénariste peu connu, Jean van Hamme.
Du côté de Xavier Dorison, la conversation a commencé avec les mêmes objectifs. Sauf que le premier contact avec Thorgal est forcément différent, puisqu’il en a été un lecteur bien avant d’en être le créateur. Il a parlé de son passé de lecteur de Thorgal, de ce personnage qui a fait partie de ceux qui ont forgé sa passion de la BD et des histoires.
Revenant à Rosinski, Patrick a interrogé l’auteur sur son travail, sa méthode. Grzegorz a souligné l’importance, pour lui, de la lisibilité du dessin et de la mise en page. Il a revendiqué un certain classicisme dans son travail. Ne pas perdre le lecteur, lui proposer un dessin facile à identifier et à parcourir.
De son côté, Dorison a raconté comment il en est venu à devenir le nouveau scénariste de Thorgal. Avec un premier contact tout à fait indirect, par le biais d’une histoire bâtie au départ pour les Mondes de Thorgal, puis devenue un one-shot en deux tomes, Asgard. Pour ceux qui ne connaissent pas, petit rappel, Asgard revient sur la vie d’un viking barbu, bourru, à la jambe… de fer. La vie d’Argun transposée dans un univers non thorgalien, mais qu’on perçoit dans le filigrane de l’histoire.
L’histoire n’ayant pas été retenue pour les Mondes de Thorgal, elle est partie chez Dargaud et cela a donné deux albums que je vous conseille fortement !
Continuant à parler de son métier, Rosinski a bien sûr évoqué l’évolution de son dessin, et surtout le passage à la couleur directe dans les années 2000. Les échanges ont porté sur le matériel utilisé, aussi.
Rosinski a insisté sur l’importance, pour lui, de faire évoluer son approche, de changer. Il l’a fait tout au long de sa carrière, et ce passage à la couleur a été pour lui une évidence à un moment où il avait envie de se libérer du dessin au trait.
Continuant à parler avec Patrick de la reprise de la série, Xavier est revenu sur la seconde occasion qu’il a eue de travailler sur Thorgal. La proposition du Lombard. La première rencontre avec Rosinski, stressante mais stimulante, réconfortante quand on s’apprête à reprendre une série aussi importante.
Il a parlé de ses choix, de son approche, de son envie de simplifier l’histoire, de réduire le nombre de personnages, de revenir à ce qui lui a plu à l’origine dans la série. Mais en la modernisant quand même. Faire du neuf en respectant les racines de Thorgal.
Interrogé sur les origines de son personnage, Rosinski a rappelé que tout est inventé dans la série. Thorgal est un héros aux racines scandinaves mais à l’univers original. Les noms, les lieux, les situations sont inventés. Une porte ouverte pour l’imagination, mais un monde qui semble familier et cohérent.
Avec Patrick Gaumer, Dorison a ensuite évoqué plus en détail l’histoire du nouvel album, « Le feu écarlate ». Il a notamment souhaité parler d’un sujet qui a apparemment fait parler, un parallèle qui a pu être fait entre l’album et la triste actualité des attentats, des départs de jeunes gens en Syrie.
Il a tenu à rappeler, tout d’abord, qu’il avait écrit son histoire avant la plupart des événements que nous avons subis ces temps-ci, et qu’il n’y a pas eu volonté particulière de coller à cette actualité-là. Mais il a aussi tenu à dire que son histoire tourne bel et bien autour de l’endoctrinement, pas forcément celui du Djihad syrien, mais celui que l’on a malheureusement rencontré tout au long de l’histoire, aussi bien en des temps anciens qu’aujourd’hui.
Cet album, c’est avant tout l’histoire d’un père à la recherche de son fils.
Ce n’est pas fini, j’ai encore plein de choses à vous raconter !
Rosinski a dit
Thorgal est un héros aux racines scandinaves mais à l’univers original. Les noms, les lieux, les situations sont inventés.C’est justement là que ça coince dans les derniers albums. Placer précisément l’action dans la ville de Bagdad qui est assiégée par des Croisés, c’est s’éloigner du monde imaginaire de Thorgal, et prêter en plus le flanc à la critique historique, surtout quand on y ajoute les guerriers qui viennent par les airs d’Amérique. Ces références trop précises nuisent à l’imaginaire de l’univers thorgalien.
Il y en a qui ont de la chance. Le seul contact en provenance du Lombard a été un mail reçu tout au début du site. J’étais tout content de recevoir quelque chose mais c’était bref :
« Monsieur, veuillez modifier le lien lombard.be. Nous communiquons autour de lombard.com »
Je l’ai fait tout de suite et j’ai répondu bien poliment puis plus rien. J’avais été un peu déçu (enfin très déçu mais c’était il y a longtemps !)
thorgal-bdWebmestreCafé littéraire à Blois – 3Ah, c’est vrai, mes premiers contacts avec Le Lombard ont été du même genre. C’est logique, l’activité des fans reste satellite, quelle que soit l’intensité de notre passion. J’ai eu la chance de mon côté d’attirer leur attention, pour je ne sais quelle raison, au point que c’est l’éditeur lui-même qui m’a contacté (en 2010, tout est relaté plus haut dans ce sujet).
Mon avis est qu’une rencontre n’est vraiment intéressante que si les deux parties souhaitent se rencontrer, et c’est vrai que j’ai eu la chance que ce soit le cas.
Et c’est là que je me rends compte que je n’ai jamais écrit la fin de cette histoire ! Il serait temps, parce qu’aujourd’hui je pars à la Convention Thorgal (dont je vous parle depuis des années en mode rêvassou). Bon, tout cela remonte à 2016, alors je vous laisse imaginer à quel point j’en ai oublié la moitié des deux-tiers.
J’en étais resté aux échanges avec les auteurs, orchestrés par l’élégant Patrick Gaumer. Que s’est-il passé dans la suite de la conversation ? Ben je m’en souviens plus ma bonne vieille denrée. Je sais en tout cas qu’on est passé à un moment aux questions du public. Il me semble qu’elles ont été très sages, ces questions. Une question a porté sur le matériel utilisé par Grzegorz. Comme souvent, il a rappelé qu’il aime utiliser toutes sortes de peintures, de crayons, de techniques. Je crois qu’il a parlé de l’utilisation du Rotring, d’un encrage en perpétuelle évolution parce qu’il a régulièrement eu envie de tester du matériel différent.
Je me demande s’il n’a pas évoqué une plume en particulier, qu’il avait bien appréciée et qu’il ne parvient plus à retrouver. Mais je raconte peut-être n’importe quoi, c’était peut-être une histoire racontée par Franquin ou Peyo. C’était en 2016 les mecs ! Vous étiez à peine nés.
A part ça il y a eu des questions sur bla bla, d’autres avec bla bla bla, m’en souviens pas tout ça. Du journalisme de qualité, comme vous pouvez le constater une fois de plus.
Fin de la séance, et les deux auteurs se prêtent au jeu des signatures, notamment parce que leur album commun était proposé à la vente et que les gens présents étaient plutôt ravis de pouvoir repartir avec un souvenir sympa. Je me mets à discuter avec des gens dans le fond, si bien que je me retrouve quasiment le dernier pour passer dans la file.
Me voilà devant Xavier Dorison, avec mon petit album à la main. Rah le cochon, il fait semblant de ne pas me reconnaître ! Alors qu’on a passé de si bons moments tous les deux.
Bon, en vrai on ne s’est vus qu’une fois, et il a croisé 4000 personnes plus intéressantes depuis, alors je lui pardonne.
Nous échangeons quelques mots, et il me met une dédicace sympa dans mon album. Je vous la montrerai quand je récupérerai mes photos, en rentrant à la maison.Je suis passé devant Patrick, il m’a mis un petit mot dans la monographie Rosinski, qui traînait par hasard dans une de mes poches. On a discuté tous les deux, un peu après, quand la plupart des gens étaient partis. On a même échangé des anecdotes sur nos gamins respectifs, pour vous dire à quel point on était à l’aise, parce que je ne parle de mes proches que si je me sens vraiment en confiance avec les gens qui m’entourent.
Je l’ai trouvé trop gentil, ouvert, cultivé, et en plus il m’a fait des compliments pour le site. Patrick, c’est mon chouchou du week-end.Et au fait, on ne parlait pas de dédicaces tout à l’heure ? J’ai continué ma route jusqu’à Grzegorz, qui m’a lui aussi dédicacé le nouvel album, et a gentiment accepté une petite bordée de photos.
Je n’ai pas trop traîné devant lui, mais j’ai pu échanger quelques mots avec sa compagne, que j’ai trouvée adorable. Très douce, très calme et, j’en ai été surpris, elle connaissait aussi mes travaux.Voilà ce que je peux vous dire pour le moment, ce que j’ai pu extraire de ma maigre cervelle après tout ce temps. Je modifierai ce message si d’autres souvenirs me reviennent, et j’ajouterai bien sûr des photos dès ce week-end.
Ensuite, il sera peut-être temps de revenir un peu dans le présent ! Y a quand même Convention Thorgal aujourd’hui !Waouh ! Un compte-rendu 2 ans après, ça c’est de l’actualité !
J’espère qu’on n’en sera pas arrivé au deuxième album Thorgal de Fred Vignaux pour avoir un retour sur cette première Convention Thorgal !
Cela s’appelle « créer un horizon d’attente », j’ai appris cette jolie tournure de phrase à l’école des profs. En fait cela veut dire faire attendre suffisamment longtemps pour générer suffisamment de désir chez autrui, pas toujours facile à maitriser comme chacun le sait.
Là par exemple on voit bien l’attente, moins l’horizon.
« Une question a porté sur le matériel utilisé par Grzegorz. Comme souvent, il a rappelé qu’il aime utiliser toutes sortes de peintures, de crayons, de techniques. Je crois qu’il a parlé de l’utilisation du Rotring, d’un encrage en perpétuelle évolution parce qu’il a régulièrement eu envie de tester du matériel différent.
Je me demande s’il n’a pas évoqué une plume en particulier, qu’il avait bien appréciée et qu’il ne parvient plus à retrouver. Mais je raconte peut-être n’importe quoi, c’était peut-être une histoire racontée par Franquin ou Peyo. »
Ah purée ça par contre j’aurais bien aimé en savoir un peu plus !
thorgal-bdWebmestreEn fait je confonds peut-être avec un truc qu’il m’a dit quand j’ai été chez lui… Je ne sais plus. Mais je sais qu’il a parlé de technique de dessin.
Heureusement mon disque dur a plus de mémoire que moi, il a retrouvé les photos qui illustrent tout ça.
La dédicace.
Celle-ci, c’est celle de Patrick Gaumer.
Et l’escalier mis aux couleurs du héros !
Le p’tit truc blond au milieu, c’est à moi.
M’enfin !! C’est quoi ce p’tit truc blond qui marche sur mon héros favori ??
thorgal-bdWebmestreLe meilleur truc que j’ai fait dans ma vie. Bien plus forte que Thorgal.
Voila je ne sais pas où poster ça mais, en week-end à Gand ( superbe, magnifique, très dépaysant, le néerlandais, Van Eyck tout ça ! L’art gothique, les canaux et la bière ! ) je passe par Bruxelles pour prendre l’avion.
Alors forcément je suis très touchée de passer près du Lombard, qui, malgré nos râleries, est quand même un sacré temple de la bd. ( et j’ai vu le musée de la bd évidemment ! Et la fresque)
Voila c’est la minute belge ! Je rentre à Bordeaux.
Merci le Lombard ! Merci pour nos âmes d’enfants !thorgal-bdWebmestreMerci d’avoir déterré ce sujet, ça m’a permis de relire plus haut ma dernière rencontre un peu intime avec Rosinski, il y a 5 ans.
Le temps passe si vite, ça pique, ces sites Internet qui gardent la mémoire de tout.
Merci pour ces photos de pèlerinage. Je suis moi aussi passé au Lombard, il y a deux ou trois ans, et j’ai pris des tas de photos, et me suis promis de vous relater tout ça un jour dans ce sujet…
Super content pour toi Stéph, franchement tu le mérites. Maintenant, tant que tu ne dis pas en quoi ça consiste je sais pas trop quoi ajouter… Ce qui est sûr c’est que le nombre de visiteurs va exploser.
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